Changement d'équipe technique pour cette suite des aventures de Harry Palmer. Mise à part Ken Adam aux décors, les artisans de la franchise Bond ayant œuvré sur le précédent volet ne sont plus là : Peter Hunt, John Barry, ou Harry Saltzman, qui "présente" le film, mais ne le produit plus. Toutefois, un ajout de taille : c'est Guy Hamilton, le réalisateur de "Goldfinger", qui est derrière la caméra ! Mais que vaut alors cette suite ?
Palmer est cette fois envoyé à Berlin, où il doit faciliter le transfuge à l'Ouest d'un haut gradé soviétique. Mais il a des doutes sur la sincérité du bonhomme, et accessoirement fréquente des gens suspects... "The Ipcress File" proposait une intrigue londonienne flegmatique, souvent très ironique, portée par une mise en scène originale. "Funeral in Berlin" en est presque l'antithèse.
Ici, la mise en scène est beaucoup plus classique... mais dynamique et très efficace. Et l'intrigue s'appuie sur le statut de Berlin pendant la Guerre Froide pour livrer une série de rebondissements et de personnages assez riches. A ce niveau, le film commence calmement, mais tout s'emballe dans le dernier tiers.
Cependant, ceux qui s'attendent à un James Bond bis seront déçus, on en est toujours loin. Le scénario privilégie les dialogues et les confrontations en huis-clos aux scènes d'action et aux poursuites. Et Harry Palmer est toujours certes cette espion séducteur et cynique, mais son humour est moins présent ici, et son dégoût pour son travail encore plus marqué.
Michael Caine reste à l'aise dans ce rôle, et contribue pleinement à rendre ce film d'espionnage très plaisant.