La peur du métissage

Pour découvrir Kassovitz, au lieu de me jeter sur La Haine, j'ai plutôt tenté ce film-là. Métisse est un film qui fait énormément de références à Nola Darling n'en fait qu'à sa tête de Spike Lee mais qui se déroule en France dans un contexte très différent.

En effet là où Nola Darling était globalement dans son appart' ou dans celui de ses amants, Lola, Jamal et Félix, eux, vont dans la rue, Kassovitz filme leur quotidien. D'ailleurs il le film très bien dans le sens où sa façon de filmer est plutôt immersive. On suit souvent les personnages en plan-séquence et filmés de près et de face, puis on se balade dans l'espace dans lequel il vienne d'entrer (je pense notamment à une scène au début du film).

On se rend compte qu'on se fiche de l'identité du père du bébé, c'est plus la relation atypique entre trois personnages très différents que Kassovitz veut montrer et il le fait plutôt bien.

Contrairement à Spike Lee qui jouait dans son film un rôle un peu cliché qui me semble assez éloigné de lui, celui que joue Mathieu Kassovitz me semble être un rôle bien plus personnel (son père est juif, il aime la boxe, il écoute du rap...) et ça fait la différence au niveau de l'interprétation de l'acteur. D'un côté on a un Spike Lee qui semble s'amuser d'être un cliché sur pattes de type marrant, un peu marginal et qui n'a pas mauvais fond, de l'autre un jeune Mathieu Kassovitz qui semble rester lui-même tout le long du film.

Ce qui m'a plu aussi dans ce film, c'est l'humour. Rien qui ne va déclencher un fou-rire, mais des sourires très francs, ça fait déjà beaucoup de bien, surtout avec un sujet pas évident à traiter. Ça ajoute beaucoup de naturel aux personnages et c'est très plaisant.

Un réalisateur à suivre donc pour ma part, je pense que je jetterai sur les autres films qu'il a pu réaliser.