Film noir-blanc qui aurait dû être muet.
Je sors d'un petit cycle Kassovitz où en m'envoyant en 4 soirs Métisse - la haine - assasin(s) puis l'ordre et la morale.
Ce qui ressort de Kassovitz, c'est que ça sent pas mal le cinéma français qui ne veut pas trop ressembler à du cinéma français. Donc le bon côté, c'est qu'il y a quand même un peu de talent derrière tout ça, niveau de la mise en scène et des cadrages. Problème, c'est que c'est pas encore le cas dans Métisse.
Après, il y a cet étrange phénomène propre à ce cycle Kassovitz : je baille. Kassovitz tente d'utiliser une tension morale sensée nous tenir alerte ; et le seul film où il y parvient, c'est l'ordre et la moral. Car une fois encore, dans Métisse, c'est toujours pas le cas.
En fait le gros problème de Métisse, c'est que je ne le comprend pas ; je me demande même si Kassovitz l'a compris lui-même. Alors que sur les autres j'ai baillé, ici je me suis même offert la délivrance par quelques minutes de siestes. Chaque personnage est profondément antipathique ; y compris la nana centrale dont les décisions donnent envie au spectateur de régulièrement la baffer. En plus, parfos le jeu d'acteur nous donne un peu la nausée ; la faute à Kasso qui préfère être insupportable devant la caméra plutôt que derrière. Lui-même s'en sort pas encore trop mal, mais si il prenait le temps de voir ce que faisaient ses autres personnages, il comprendrait vite que ça tourne mal.
Je n'ai pas compris Métisse pour sa fin. On s'attend à un dénouement qui n'arrive finalement jamais. Kassovitz opte tristement pour la solution de facilité. Le choix du non-choix. La fin qui se veut toute sympathique et mignonette nous laisse plutôt froid et mal à l'aise. Certains auteurs osent des choix incongrus qui risquent de perturber le public ; et ça marche. Kassovitz semble s'y essayer, mais vu que ça manque de tout, ça ne fait que donner le coup de marteau de la bêtise final sur le front déjà douloureux du spectateur.
Malgré tout, pour une raison qui m'échappe, le film m'a arraché une poignée de rire, et a même réussi à sortir de ses lourdeurs dans lesquelles il semblait se plonger dans ses débuts. De plus, je me rend compte que j'ai pas mal reproché le côté film Français à son réal, mais je dois avouer que sa tentative de films ricains', c'était pire. Triste destin que celui d'un réal à bon potentiel mais qui ne parvient pas à l'exploiter.