Je dois bien l'avouer, de Greenaway, je n'avais jusque là essayé que Le Cuisinier, le Voleur, sa Femme et son Amant, et j'avais arrêté au bout d'un quart d'heure, pas d'humeur et rebuté par la forme très étrange du film. Et il faudra que je réessaye, à l'occasion, déjà par acquis de conscience, et ensuite parce que le présent Draughtman's Contract, malgré une forme là aussi un peu particulière, se révèle en fait des plus sympa.
Parce que cette forme très statique et géométrique, apparemment courante chez Greenaway, en plus de donner écho au travail du personnage principal, dessinateur, sert un propos au vitriol sur cette noblesse poudrée du 17ième siècle, où malgré un langage châtié et une retenue toujours de circonstance, on se méprise, se trompe, on s'envoie des saloperies à la gueule, on est, in fine, de grosses merdes humaines prêtes à tout et surtout au pire. Cette représentation, et les lignes de dialogues parfaitement écrites qui lui donne corps (et qui évoque une version plus cynique encore que le Ridicule de Patrice Lecomte), font tout l'intérêt du film, en plus de son visuel léché qui rappelle par moment Barry Lyndon. Si on y ajoute une dimension de Whodunit tarabiscoté, un peu d'étrangeté absurde et un thème musical entêtant, ça fait qu'au final, Je suis content d'avoir passé mon à-priori quant au travail de Greenaway.