On le dit et on le répète, quand John Badham démarre au cinéma avec Bingo et Saturday Night Fever, on s’attendait tout de même à autre chose de sa carrière que Drop Zone ou Tonnerre de Feu…
Quand il se retrouve à la tête de Nick of Time, on a bien envie d’y croire, tout de même. Un thriller qui se déroule en temps réel et qui oppose un Johnny Depp d’une sobriété étonnante à un Christopher Walken survolté et omniprésent, rien de tel pour attirer le chaland, non ? Encore fallait-il penser à un scénario un peu moins abruti que ce Nick of Time. En effet, le quinzième film de John Badham est détruit par un scénario qui fait la part belle à une conspiration politique incompréhensible et surtout inintéressante au possible, qui prend la grosse part des 90 minutes du métrage. C’est d’autant plus dommage que les courtes scènes d’action sont plutôt bien réalisées (même si elles sont vraiment très courtes et bien trop peu présentes, même en 90 minutes) et que la photographie de Roy H. Wagner est absolument fabuleuse. Mais rien n’y fait, on se fout totalement de ce qu’il peut arriver à Johnny Depp et surtout à sa fille, jouée par une actrice furieusement nulle, au lieu de compatir pour eux.
Même Charles S. Dutton, souvent sauveur, ne peut rien faire pour ce naufrage en bonne et due forme. Nick of Time est un film fait pour être oublié et il l’a été très vite.