Le jour où il arrive à Los Angeles, Gene Watson (Johnny Depp) est abordé par un certain M. Smith (Christopher Walken) qui le fait chanter : si Watson accomplit la mission qu’il lui demande, il laissera la vie sauve à sa fille. Le délai : une heure et demie. La mission : tuer le gouverneur de Californie, en meeting électoral dans un hôtel de la ville…
La caractéristique de ce thriller réside dans le fait qu’il se déroule en temps réel, c’est-à-dire qu’il dure 1h30, durée du délai donné par Smith à Watson pour accomplir sa mission. C’est d’ailleurs la seule idée originale de ce thriller, honnête mais guère inventif. En effet, si le thème est intéressant (jusqu’où un homme ordinaire est-il capable d’aller pour sauver un proche ?), le déroulement de l’intrigue est beaucoup trop quelconque. Durant la première heure, Johnny Depp a bien la réaction qu’aurait sans doute tout homme normalement constitué soumis à une telle tension : faire traîner la mission, essayer d’avertir discrètement le gouverneur… ce qui finit par lasser le spectateur, rassuré par la seule garantie que le film ne durera pas plus d’une heure et demie. Heureusement, la dernière demi-heure se laisse plus facilement regarder, lorsque Watson requiert l’aide d’un cireur de chaussure (Charles S. Dutton, seul personnage attachant du film) et de son réseau d’amis, tous serveurs et femmes de ménage de l’hôtel, pour déjouer le complot. Sinon, même en passant outre un scénario cousu de fil blanc, on finit par ne plus trop croire au récit d’un criminel qui se base uniquement sur le critère psychologique pour faire appliquer son plan par un parfait inconnu…