Si on se réfère au tout venant d’une blaxploitation plus orthodoxe, ce film possède un standing inhabituel qui explique peut-être qu’on puisse le voir aujourd’hui sans trop souffrir.
Produit et interprété par Anthony Quinn, le film est malheureusement filmé aussi mal qu’à l’ordinaire, caméra à l’épaule avec une photographie bien sale et un montage de charcutier.
Comme d’habitude aussi, le discours racial est subtil comme une bétonnière et la justification de tous les crimes pour cause de discrimination a un petit côté lassant. Mais sinon, c'est poisseux comme il faut, on a l'impression de visiter une poubelle géante, ça fait rêver...
Et pourtant, allez savoir pourquoi, ça se regarde. Il y a une ambiance policière qui vaut le coup d’œil, et cette traque de trois branquignoles qui volent à Harlem la recette de la mafia dans un bain de sang n’est pas désagréable à suivre.
Nos pieds nickelés n’ont pas de chance tout de même, parce que les ritals et leurs employés autochtones rutilants d'oripaux extravagants l’ont mauvaise, et à côté, l’enquête de police fait office de croisière au clair de lune.
Anthony c’est le capitaine responsable de Harlem, il y a d’ailleurs une scène assez réussie lorsqu’il traverse le commissariat en nous montrant bien qu’il connait son métier et ses administrés sur le bout des doigts… Avec ça, c’est un flic à l’ancienne, celui qui tabasse avant de poser des questions et qui sait aussi où trouver son intérêt dans cet avant-goût de l’enfer qui lui sert de quotidien.
Après le massacre, les politiciens décident de confier l’enquête à un lieutenant propret sorti de la fac plutôt qu’à Anthony, faut dire que le lieutenant en question est noir, ils se disent que ça passera mieux dans le quartier, même si en l’occurrence, le type ne connait pas grand-chose à la faune locale. Yaphet Kotto fait le job, vous savez, c’est le mécanicien d’Alien, le second rôle de Running Man, le méchant de Vivre et laisser mourir… Enfin, vous l’avez vu partout…
A noter que Burt Young, le beauf de Rocky, fait une apparition microscopique, mais une tronche aussi veule, ça se remarque tout de suite…
Foncièrement dispensable, le film s’oublie a une vitesse vertigineuse, à tel point que je n’arrive même pas à en vouloir à l’éditeur du DVD qui n’a pas même été capable de recopier proprement le numéro de la rue et qui se croit sur la 100ème, on va dire que pour un film comme cela, plus rien n’a vraiment d’importance…