Michael m'a numérisé

Dans les années 90-2000, la mode était aux adaptations cinématographiques de séries TV des décennies précédentes. "The Avengers", "Charlie's Angels", "Mission Impossible"... presque toutes y sont passées ! La démarche est un peu plus personnelle pour "Miami Vice", série policière des 80's, car c'est Michael Mann, producteur de la série, qui en réalise ici l'adaptation.

Et le film est fidèle à ses polars urbains qu'il affectionne tant. En particulier, Michael Mann s'éclate avec la caméra numérique. S'il l'avait en partie utilisée pour "Collateral", elle est ici prédominante, et très bien utilisée. Contrairement à un "Public Enemies", où son utilisation avec un angle d'obturation trop élevé rendra les images floues, ici l'image est au top. Couplée à une très jolie photographie, la mise en scène livre quelques scènes simples mais sublimes, à l'image de ces séquences en bateau. Mais ce sont surtout les nombreux passages nocturnes qui retiendront notre attention, particulièrement classes et élégants, avec en particulier une fusillade percutante filmées caméra à l'épaule.

En revanche, on sera plus mesuré devant le scénario. Des personnages correctement interprétés mais très froid, peu développés, et qui évoluent peu. Et une intrigue sans vraie suspense, qui tire en longueur vers le milieu du film. Certaines sous-intrigues ne seront d'ailleurs même pas résolues ! Ce qui est dommage car on y trouve plusieurs bonnes idées, notamment des personnages féminins qui cassent les clichés hollywoodiens en matière de polar (en tête Gong Li, en business woman criminelle).

"Miami Vice" est donc une réussite formelle mais déception sur le fond. On ne peut qu'imaginer ce qu'aurait donné le film avec un scénario dense à la "Heat" !