Bazil (Dany Boon) a un compte à régler avec les sociétés d'armement. Jadis, son père a sauté sur une mine et, aujourd'hui, Bazil perd son emploi et son logement à cause d'une balle perdue qui s'est logée dans son front, suivant un de ces incidents bouffons qui forgent les scénarii de Jean-Pierre Jeunet et, ici, toute sa comédie.
Déjà identifiable par son formalisme, ce côté rétro déterminé par les couleurs jaunies et par des accessoires, des costumes démodés, le film présente des personnages comme les aime Jeunet, doux excentriques réunis en une communauté de laissés pour compte dont les monomanies saugrenues confinent parfois à la poésie. Précisément, avec l'aide de Jean-Pierre Marielle et de ses hétéroclites amis, Bazil- Dany Boon met au point sa malicieuse et extravagante vengeance contre deux antipathiques marchands d'armes rivaux (l'énervé et vociférant Nicolas Marié, le cynique et distingué André Dussolier)
L'expression cartoonesque du film et des personnages, l'humour bon enfant caractérisent une intrigue dont on peut simplement regretter qu'elle dénonce de façon convenue ceux qui font profession de vendre des armes et surtout qu'elle fasse de Dany Boon, dont le tempérament comique nous semble ici un peu fade, sa figure de proue.