Suède : en faire des paradis...

Comme quand on va dans des montagnes russes, on s'en fait toute une attente, on trépigne. On souhaite arriver à ce moment. Dans la voiture, même la veille en y pensant dans le lit avant d'arriver, si on y arrive, à dormir. Dans la file d'attente, la pression monte, vertige de la foule, l'envie monte jusqu'à un point culminant, intense, l'impression d'avoir attendu toute sa vie et une fois à cet instant, arrive le grand moment et quel moment !


Comme dans les montagnes russes, on se retrouve seul, dans un wagonnet pourtant plein à craquer, dans le cadre des récentes mesures sanitaires, le wagonnet n'est certes pas plein mais le vertige demeure. Dans la montée, on sait ce qui va arriver par la suite mais on ne sait comment et pourquoi, la pression monte malgré tout.


Comme seul, dans ce véhicule au trajet tracé à l'avance, on ressent. L'attente est longue, incertaine et le silence pesant. La vue est belle mais la redescente nous ramène à la réalité.
Le premier degré symbolise cette descente, celle qui réveille alors même que le soleil ne se couche jamais. La montée, celle d'une apparence burlesque, d'une légèreté face à ces mœurs étrangères, ces rites et cérémonies.


Le point d'orgue, la jonction des deux, le temps suspendu où l'on ne sait si on doit en rire ou en frémir. On s'apaise avant que ne revienne le malaise.


L'ambivalence des émotions et sentiments. La gêne résulte de ces crescendos qui, à leurs ruptures, me scient, me crucifient à mon siège.


Ce manège, j'en convient, est inconfortable. L'inconfort est fort plaisant en ce me concerne.

Jekutoo
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2019

Créée

le 2 nov. 2020

Critique lue 128 fois

1 j'aime

Jekutoo

Écrit par

Critique lue 128 fois

1

D'autres avis sur Midsommar

Midsommar
trineor
9

Le sacre de l'été

Le plus immédiatement troublant devant Midsommar, c'est sans doute – comme à peu près tout le monde l'aura relevé – de se retrouver face à une œuvre horrifique toute faite d'été, de ciel bleu, de...

le 3 août 2019

207 j'aime

61

Midsommar
Mr_Purple
5

La secte où on n'y voyait pubien

Tout était bien parti pourtant : un prologue efficace et puissant, une mise en scène froide et chirurgicale à la Shining qui sait captiver et créer une ambiance joliment anxiogène, et la présence à...

le 1 août 2019

204 j'aime

31

Midsommar
takeshi29
9

L'horreur est-elle moins pénible au soleil ? (A peu près Charles Aznavour)

En introduction disons-le tout net, je ne fais pas partie de ceux qui attendaient ce "Midsommar" conquis d'avance, n'étant absolument pas un adorateur du déjà culte "Hérédité", dont la mise en place...

le 1 août 2019

90 j'aime

32

Du même critique

Jessica Forever
Jekutoo
2

Il faut le voir pour le croire

Poisson d'avril... Vous m'avez bien eu, bravo ! Franchement, honnêtement, vous voulez que je vous dise ? C'est bien fait. Nan mais si, le coup du film de genre complètement pété à bas coût, français...

le 2 mai 2019

5 j'aime

6

J’veux du soleil
Jekutoo
4

L'enfer est pavé.

Ruffin et Perret, ensemble, dans un film traitant des gilets jaunes. Mettons de côté le deuxième pour développer sur le premier. Qu'il m'aurait été agréable de démolir la prétendue neutralité...

le 15 sept. 2019

5 j'aime

Josée, le tigre et les poissons
Jekutoo
5

Un connard en fauteuil reste un connard

Un tigre ce n’est rien de plus qu’un gros chat, sauvage. Les gens se font une montagne de n’importe quoi comme dirait une tante éloignée un peu éméchée. La réalité est nuancée, complexe. Être une...

le 17 juin 2021

4 j'aime