Comme quand on va dans des montagnes russes, on s'en fait toute une attente, on trépigne. On souhaite arriver à ce moment. Dans la voiture, même la veille en y pensant dans le lit avant d'arriver, si on y arrive, à dormir. Dans la file d'attente, la pression monte, vertige de la foule, l'envie monte jusqu'à un point culminant, intense, l'impression d'avoir attendu toute sa vie et une fois à cet instant, arrive le grand moment et quel moment !
Comme dans les montagnes russes, on se retrouve seul, dans un wagonnet pourtant plein à craquer, dans le cadre des récentes mesures sanitaires, le wagonnet n'est certes pas plein mais le vertige demeure. Dans la montée, on sait ce qui va arriver par la suite mais on ne sait comment et pourquoi, la pression monte malgré tout.
Comme seul, dans ce véhicule au trajet tracé à l'avance, on ressent. L'attente est longue, incertaine et le silence pesant. La vue est belle mais la redescente nous ramène à la réalité.
Le premier degré symbolise cette descente, celle qui réveille alors même que le soleil ne se couche jamais. La montée, celle d'une apparence burlesque, d'une légèreté face à ces mœurs étrangères, ces rites et cérémonies.
Le point d'orgue, la jonction des deux, le temps suspendu où l'on ne sait si on doit en rire ou en frémir. On s'apaise avant que ne revienne le malaise.
L'ambivalence des émotions et sentiments. La gêne résulte de ces crescendos qui, à leurs ruptures, me scient, me crucifient à mon siège.
Ce manège, j'en convient, est inconfortable. L'inconfort est fort plaisant en ce me concerne.