Le sacre de l'été
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Proverbe suédois (je déconne même pas)
Lorsque je visionnais le film, un membre de ma famille a dit: "C'est un film atroce, on a rien a comprendre". Ce que je pense complètement stupide, n'importe quel film (voir même n'importe quelle œuvre d'art) nous apprend une leçon de cinéma, nous montre comment un film: sa mise en scène, ses thèmes, son jeu d'acteur marchent ou non et pourquoi. Mais à y regarder de plus près, je pense comprendre son ressenti, du fait que les films d'horreur...c'est compliqué. Parce que quand on observe la partie émergée de l'Iceberg on voit que dans un genre ou le succès est rare, les quelques pépites sont souvent accablées de suites qualitativement discutables. Quelqu'un de peu renseigné sur le cinéma ne voit que de l'horreur une flopée de films ratés qui essaient d'imiter leurs ainés.
Pourtant, penser cela c'est oublier Hérédité, Grave ou encore Midsommar dont nous allons parler justement aujourd'hui et dont on a, en réalité, peu de chose à dire tant le film va se baser sur la sensation globale de l'expérience donnée. Tout comme l'a été Play en se début 2020, le film va en effet essayer de nous plonger dans son ambiance qui oscille entre malaise et terreur (enfin ça c'est pas vraiment comme Play du coup) ...mais aussi un peu d'ennui car le rythme parfois trop dans l'exposition va par nous faire sentir les longues 2h30 de film. Mais à part ça, le film ne souffre pas de réels défauts.
Une esthétique très belle avec une forêt d'apparence paisible, harmonie et dénuée de tout impact humain avec une "Maison rectangle de rituel" en jaune qui vient complètement casser cette effet. La réalisation est à l'image du travail de son réal pour Hérédité (qu'il faut que je revois pour établir une note) impeccable, travaillée et toujours surprenante sans être exagéré. J*e pense notamment au traveling circulaire autour de la voiture qui donne presque une impression de tomber dans le ciel ou du plan de haut ou on voit qu'en même temps de changer de pièce, elle change radicalement d'émotion*. C'est d'ailleurs agréable de voir qu'en seulement 2 ans et 2 longs métrages, Ari Aster a su d’imposé comme un des plus grand réal d'horreur de l'ancienne décennie. Il est aussi intéressant de remarquer que comme dans son premier film, Aster réussit à manier les codes, cette fois ci il nous offre un film qui se passe dans un monde ou il fait toujours jour, ou nos héros ne fuit pas la menace et ou l'héroïne succombe à la fin. Un film qui, avec un rythme lent et une absence totale de surprise tant les événements arrivent de façon atrocement logique. Et contre toutes attentes, ça marche, le malaise constant ne diminue pas l'horreur de la fin. Dans Midsommar vous aurez peur certes, mais vous en ressortirez presque moins bouleversé que traumatisé tant le travail fournit est une merveille cinématographique. On va avoir la thématique de la rupture amoureuse avec Dani (jouée par Florence Pugh, tout le monde joue bien dans ce film, même si Will Poulter domine clairement le tout avec pourtant peu d'apparition) qui va, après un drame familial se réfugier chez son copain qui veut s'en débarrasser. Au fil de l'histoire ils vont commencé une remise en question se terminant par mon moment préféré du film:
Quand elle gagne elle est soulevée par les tarés avec son copain en retrait, son copain qui marchait à coté d'elle cesse de la suivre. Un dezoom montre qu'ils s'éloignent de plus en plus l'un de l'autre. A table il est désynchronisé avec le reste des personnes, pour montrer qu'il n'est plus dans le monde de Dani. Elle va ensuite enterrer son désir charnel et les pousses (possible enfants) pendant que lui s'abandonne (certes pas complètement consentant) au plaisir d'autre femme. Dani décide donc de le tuer lui (donc son amour). Au début elle pleure mais finalement en ressort souriante, elle a vaincu son mal
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2019, Les vacances: terrain fertile de tout bon cinéphile!!! et Journal d'un renard, pour être rusé il faut se cultiver (2020)
Créée
le 12 avr. 2020
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