Après nous avoir traumatisé avec Hérédite, Ari Aster revient un an plus tard avec l'intriguant Midsommar, remettant en lumière le méconnu "folk-horror".
Le film prend place en Suède où Dani, victime d'une tragédie familiale, accompagne son petit-ami Christian (et ses amis) avec qui elle est au bord de la rupture pour un festival dans une communauté païenne à l'apparence paisible en pleine campagne.
Si la bande-annonce ne nous y avait pas préparé, Ari Aster ne s'est pas gêné pour mettre à mal l'anatomie humaine à travers des scènes très crues dans une atmosphère déstabilisante et anxiogène, qui n'offre pas pour autant du "trash pour du trash" à l’inverse de certains films que l'on connaît tous (The Human Centiped, A Serbian Film...). Ici, le gore n’est pas gratuit et sert un interêt scénaristique.
Très loin de ce qui se fait aujourd'hui dans le cinéma d'horreur et s'affranchissant de la facilité des jumpscares, Midsommar apporte une touche d'originalité dans les salles obscures en nous éblouissant sous le Soleil du solstice d'été où Florence Pugh s'illustre véritablement.
Plus qu'un simple film d'horreur, le nouveau bijou d'Ari Aster est une source de réflexion sur la société occidentale moderne face aux sociétés traditionnelles, mais aussi sur ce que nous apporte notre entourage et nos proches... Dani n'a t-elle finalement pas trouvé une nouvelle famille à l'issu de ce morbide périple ?
Ce basculement dans le film s'opère lorsque, tout en s'engouffrant dans des rites macabres, les membres de la communauté suédoise ne nous paraissent finalement pas plus antipathiques que les étudiants américains que nous suivons... Ainsi, le second court-métrage d'Ari Aster n'est selon moi absolument pas un pamphlet contre la tradition et le paganisme, mais une satyre de la "Liberté" occidentale qui ne peut comprendre le mode de vie "régulée" dans le cadre d'une communauté.
Pour conclure, Midsommar ravira vos yeux et vous retournera l'estomac à travers une histoire aussi tordue qu'originale dont vous ne sortirez pas indemne.