Le sacre de l'été
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Ari Aster. Retenez ce nom, ça peut valoir le coup.
Hérédité plaçait la barre plutôt haut, en reprenant des codes du cinéma d'horreur pour les triturer d'une manière particulière. Adieu les jumpscares pour débiles, et bienvenue aux images subliminales ou à de longs plans fixes montrant des choses choquantes pour faire peur. Et ça marche selon moi beaucoup mieux.
Premier point qui fonctionne donc vachement bien dans ce film : la mise en scène. C'est toujours super bien cadré, le film a lieu en pleine journée ce qui le rend à la fois quotidien et en plus l'inscrit dans un décor presque paradisiaque, les couleurs sont jolies et naturelles, c'est tout simplement beau. Les acteurs ont tous une gueule, même ceux qui ont le physique le plus lambda du film ont soit un regard hyper expressif soit un signe particulier qui les rend unique. Et du coup, des personnages qui ont une gueule, on peut les filmer en gros plan pour bien faire ressentir leurs émotions, et ça marche. Ce que j'ai bien aimé aussi c'est que le réalisateur s'amuse avec les mouvements de caméra. Par exemple, deux personnages sont côte à côté à table. L'un quitte la table (et, ne va sans doute jamais revenir). La caméra se déplace alors doucement vers le visage de celui qui reste à table, et l'autre qui part se cache derrière le visage de cette personne, qui ne regarde même pas l'autre partir. C'est tout bête mais c'est un détail qui marche du feu de Dieu je trouve ! Il y a aussi cette scène de danse qui a dû être très compliquée à filmer tant la caméra se balade vraiment partout.
Second point qui marche bien, la musique qui est bien dosée. Ça va pas mal passer par des chants de secte bien glauques, et c'est bien géré.
Troisième point qui fonctionne à merveille : les messages. C'est un film qui parle d'émancipation, de se débarrasser d'une relation toxique d'une manière ou d'une autre, de faire le deuil, de passer à autre chose. Et c'est bien mis en place par le film, rien que l'exposition est géniale. On comprend tout dès ce moment-là, mais le film va quand même rassasier le spectateur pour la suite. On comprend tout, mais on est loin d'avoir tout vu et d'avoir les clés pour le comprendre à ce moment du film, et c'est ce qui est très fort je trouve.
Enfin, l'imagerie est marquante. Voir des gens danser en robe blanche ne vous fait plus jamais le même effet après avoir vu ça.
J'ai beaucoup aimé, et le malaise est présent. Mais à la façon d'un Mother! d'Aronofsky, c'est pas du "mauvais malaise" je trouve.
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le 16 oct. 2019
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