Ardu d’exprimer ressenti devant tels effeuillages, tant pour le métrage aîné d’Ari Master, autre expérience contemplative. Mais pire encore serait de n’en rien dire, passés plusieurs soleils à y resonger.
Bien que dionysien, notons d’abord un bienvenu sous-texte contre la montée du néopaganisme droitisé.
Entre Antichrist et The VVitch (revu dans la foulée de ladite claque), A24 nous livre un nouveau drame horrifique imprévisible, aux personnages faussement clichés — mention spéciale pour l’interprétation de Jack Reynor.
Valhalla Rising
D'époustouflants plans larges type Kubrick abreuvent une ambiance malaisante à laquelle aucune longueur ne doit être retirée.
Jamais n’ai-je trouvé lente l’actualisation cathartique du Summer of Love, caressant l’espoir de perdurer plus que de raison dans son ironique psychédélisme noir. Effet révolutionnaire.
La photographie chaudement onirique de Pogorzelski — lorgnant vers Melancholia, Jodorowski et J.Bosch — sert un magnifique trip wardrunesque de 140 unités à vivre en salle.
Hâte de goûter la version longue de cette fascinante quête d’empathie sur fond de rupture amoureuse (puis d’indivi-dualisme chrétien).
La mort est belle
Midsommar, sur une BO digne de Colin Stetson, est une ode euphorique à la solidité partageuse, à l’honnêteté radicale, à l’organicité communautaire d’une nouvelle famille qui, parce que pan-théiste, sauvera Dani de l’isolement.
D’autres supputeront que la peur ressentie par certains membres du culte (femmes aux bords de l’eau et hommes incendiés) démontre une spiritualité de ruche aussi mensongèrement superstitieuse qu’une monolâtrie, tournant au syndrome de Stockholm, le commun-isme devenant fascisme. Ceci consacrerait alors un pessimisme achevé sur la possibilité du deuil, deuxième thème récurent de l’auteur après la famille — fatalités déjà peintes dans Hérédité (et sous similaire forme dans le final de The VVitch, libération irrationaliste).
Mais Aster semble répudier l'hypothèse de la secte.