Les p'tites maisons dans la prairie.

De l'horreur aux couleur pastelles, flamboyante, bourrée d'idées de mise en scène et de transition étourdissantes.

C'est dire à quel point un tel film fait un plaisir fou aujourd'hui, s'extirpant d'un cinéma d'horreur, et plus largement de divertissement, bien trop standardisé, n'osant la plupart du temps que dans le carcan très serré de ce que le spectateur vient chercher en achetant son billet.


Mais loin de se limiter à son audace, ou au large panel d'influence qu'il porte haut sans y chercher la facilité, ce second film d'Ari Aster brille par sa maîtrise. Maîtrise de cadres époustouflants, de décors d'autant plus déroutants qu'ils semblent pour la plupart échappés d'un livre pour enfant, d'une direction d'acteur et de logiques narratives créant une tension graduelle en se jouant des codes de genres ici rréinventés


Une des très bonnes idées du film est évidement de situer son récit autour du plus long jour de l'année, dans un lieu où la nuit est donc pour ainsi dire bannie, le cauchemars sera donc constamment ensoleillé, en même temps que seront brouillées les notions de jours et même d'heures.


À force d'en entendre parler en très très bien j'en attendait beaucoup de ce solstice, tout en me méfiant d'une possible déception par surplus de hype. Au final je constate qu'il est de ces trop rares films à grosse diffusion acclamés à raison. La violence et les chocs ne sont jamais là pour faire de la simple esbroufe, mais pour servir autant un récit implacable qu'un questionnement loin d'être idiot sur nos valeurs occidentales et surtout notre ethnocentrisme moraliste et absolu, d'autant plus fort lorsque l'on va jeter un œil sur comment se passent les choses ailleurs.

ZayeBandini

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