Ma partie préférée du film ne dure pas très longtemps, dommage. Il s’agit du début où Dani (Florence Pugh) découvre la mort de sa soeur et de ses parents. En parallèle, son copain Christian (Jack Reynor), qui envisageait de la quitter, décide désormais de rester à ses côtés. L’incipit est intéressant parce qu’il met en scène le sexisme de Christian et ses amis. Hors il s’agit visiblement d’un groupe d’amis bourgeois (une des querelles tourne autour de leurs thèses, c’est quand même un problème extrêmement bourgeois) qui a les moyens financiers de partir des USA pour aller 1 mois et demi en Suède sans prendre d’emploi sur place. Je me suis rendu compte que c’est très rare au cinéma de montrer le sexisme dans un milieu bourgeois, on a souvent la figure caricaturale soit de l’agresseur mystère qui s’en prend à une femme dans la rue, soit de l’homme issu d’un milieu populaire qui est auteur de VSS notamment au sein du foyer, du fait de son manque d’éducation.
Concernant la séquence au sein de la secte en Suède, certaines scènes sont trop longues, comme par exemple la scène de danse avant que Dani devienne la « May Queen » que j’ai trouvée ennuyeuse. Si le film avait duré 1h45, ça aurait été un bon film. Le problème est surtout que le temps réparti aux différents thèmes n’est pas bon, par exemple on comprend pas bien la dispute entre Christian et Josh (William Jackson Harper) concernant le sujet de leurs thèses, leur terrain etc. C’est dommage parce que j’aime bien William Jackson Harper, je trouvais déjà que c’était le meilleur personnage de la série The good place.
Le film a l’intelligence de ne pas constamment faire de Dani une victime et de la révéler comme étant finalement une meurtrière dans la dernière partie du film où elle accepte de devenir le gourou de la secte, réveille la psychopathe enfouie en elle et accepte également d’ordonner des exécutions, dont celle de son copain qui vient de la tromper.
La mise en scène est plutôt bien maitrisée, y a de belles images. Cependant, y a un côté un peu scolaire qui me rappelle Wes Anderson. C’est le genre de films où t’es en mode « ah ouais sympa c’est joli » mais ça va pas vraiment te rester en mémoire quoi.
La limite aussi de faire un film d’horreur dans une secte, c’est qu’au bout d’un moment tu te dis « oui bon c’est des gens chelou quoi » et ça te sort du film, et ça devient presque comique. T’es beaucoup plus marqué par l’horreur quand elle survient dans des structures qui sont habituellement protectrices, comme c’est le cas de la cellule familiale. C’est l’idée de génie qui a fait le succès de Shining. Visiblement Ari Aster en a parlé dans son film The Strange Thing About The Johnsons, ça me donne envie de le regarder.