Midsommar est de ces films qui restent dans la tête.

Bien que sorti plutôt récemment, Midsommar a déjà eu un impact certain sur la pop culture et je dois admettre que je suis totalement passée à côté au moment de sa sortie en 2019.


Un soir d’été 2024 (littéralement la semaine dernière), seule chez moi, j’ai eu envie d’avoir les chocottes, alors j’ai regardé “Hérédité” d’Ari Aster et j’ai en effet bien eu les chocottes. Ça m'a beaucoup plu. Lorsque j’ai constaté qu’Aster avait aussi réalisé Midsommar (qui prenait la poussière dans ma liste de films à regarder), j’ai foncé dessus avec deux trains de retard. Malgré mon temps de réaction plus que discutable, je n’avais subi aucun spoiler, exploit assez remarquable pour être souligné.


Pour l’histoire : alors que son couple bat de l’aile, la famille de Dani est touchée par une tragédie. Sensible au deuil de sa compagne, Christian emmène Dani avec lui et ses amis dans un village isolé en Suède, assister à un festival estival qui n’a lieu qu’une fois tous les 90 ans. L’idée est d’avoir un sujet solide pour leur thèse universitaire, le groupe se voit confronté à des traditions déroutantes. Le point commun avec le film précédent d’Aster, “Hérédité”, étant le sujet central : la famille, ou plus précisément l’appartenance à un groupe social choisi ou non -famille de naissance, groupe d’amis, partenaire amoureux ou secte aux mœurs discutables, c’est selon.


Je le dis tout de suite, Midsommar est de ces films qui restent dans la tête plusieurs jours après les avoir visionnés. L’ambiance générale est déconcertante : dans le village de la communauté Harga, la nuit ne dure que trois heures, le reste du temps le soleil est éclatant, la lumière est vive et tout se déroule en plein jour. Au même titre que les protagonistes, on perd nos repères de spectateur-ices d'épouvante habitué-es à scruter l’horreur dans l'obscurité.

Amateur-ices d’action effrénée, passez votre chemin. Midsommar est un film que l’on observe sur près de deux heures et demie, mais c’est sans mal tellement la photographie est à couper le souffle. C’est simple, tous les plans sont beaux, même les plus gores. Aster a pris le soin de raconter une histoire dans l’histoire en donnant toutes les réponses aux questions que pourraient se poser le spectateur pendant ou après le visionnage de Midsommar. Comme le dit l’adage : le diable est dans les détails. Et c’est dans les détails que se trouve la richesse de Midsommar. Rien n’est laissé au hasard : de la couleur des costumes, aux décors des scènes, en passant par les accessoires, il faut être attentif-ve à tout car ce sont ces détails qui vont élucider de nombreux mystères (ou peut-être en créer de nouveaux).

Si vous aimez décortiquer les films, Midsommar est le film idéal, et à propos je vous conseille de regarder la vidéo d’analyse du youtubeur Novum intitulée “Midsommar, the complete guide”. C’est en anglais et ça dure 6h30, mais le travail de recherche est incroyable et certaines théories mises en avant sont confirmées par l’équipe du film elle-même.

Midsommar est pour moi un véritable coup de cœur cinématographique qui regroupe absolument tout ce que j’aime au cinéma : un film contemplatif, précis, dans lequel aucun détail n’est laissé au hasard, avec la possibilité de s’approprier l'œuvre et d’ajuster sa vision lors d’un prochain visionnage. Ajoutez à cela une pointe peu subtile de gore, vous atteindrez presque la perfection !

jaune_lapin
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le 17 juil. 2024

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