Je pense que Millenium Actress m'a mis une claque et, heureusement pour vous, il n'est pas vraiment racontable. C'est une histoire d'amour à tiroirs qui oscille entre plusieurs trames narratives qui se rejoignent en plusieurs points, voire qui semblent s'influencer les uns les autres. Cela peut-être à posteriori… Et c'est sans doute la grande qualité du film : montrer en une trame, sans fioriture, l'influence de la narration dans la restitution de la mémoire. Le récit saute avec les décors et demande de l'attention pour ne pas être perdu.
C'est un film qui est beau, qui est superbement animé (même selon les standards actuels) et qui offre un panorama de l'imaginaire fictionnel historique japonais et, malgré le foisonnement de plans et de situation, il parvient à garder une ligne directrice extrêmement claire du premier au dernier plan.
Deuxième long métrage de Satoshi Kon, Millenium Actress est un travail supplémentaire sur la perception du réel, le mélange entre la fiction et la réalité amplifié par des transitions puissantes qui prolongent l'action, donnant cette impression de discussion à baton rompues qui est retranscrite à l'image. C'est un hommage à ce que le cinéma peut faire de plus puissant en terme de narration et un hommage à l'industrie du cinéma japonaise et, je pense, un exemple d'écriture à citer.