Petite révolution pour moi que ce visionnage de l'impressionnant "Millennium Actress", réflexion sur la puissance du cinéma, récit enchassé d'une folle complexité, qui finit par basculer dans une émotion asphyxiante. Si passé et présent s'entremêlent, avec les deux personnages des journalistes se promenant de manière très humoristique à travers le récit, c'est surtout l'indifférentiation entre réalité - la vie de l'actrice et sa poursuite insensée d'un amour-fantôme - et la fiction - ses films, des mélodrames historiques, qui racontent peu ou prou la même histoire ! -, qui déroute : Satoshi Kon fait donc travailler les neurones de ses spectateurs à toute allure. Mais, comme dans "Tokyo Godfathers", l'extrême sophistication de son scénario et de sa mise en scène (combien d'images sublimes au cours de ce voyage à travers la mémoire d'une actrice, mais aussi l'histoire du Japon !), ne servent qu'à nous convaincre de la lumineuse évidence de l'Amour, ou plutôt de la nécessité vitale de sa quête éternelle. [Critique écrite en 2006]