Un père, une fille

Million Dollars Baby (2004)

Maggie Fitzgerald, 31 ans, a une vie pourrie. Son père est mort, sa mère et le reste de sa famille sont odieux avec elle et elle est serveuse depuis ses 13 ans dans le même bar. Elle va donner du sens à sa vie en boxant. Elle va alors être entraînée par Frankie Dunn, vieil entraîneur grincheux qui va peu à peu s’occuper d’elle jusqu’à lui faire atteindre le sommet de la boxe mondial.

Réalisé par : Clint Eastwood

Avec : Clint Eastwood, Morgan Freeman, Hilary Swank, Jay Baruchel et Anthony Mackie

J’avais vu ce film il y a longtemps et ce qui me frappe c’est à quel point j’avais oublié la première partie et dès que je suis rentré dans la seconde partie du film tout m’est revenu. Etrange sensation d’avoir l’impression de découvrir un film puis de se rendre compte en plein milieu qu’on l’a déjà vu.

En y réfléchissant, cette sensation n’a rien d’extraordinaire en soi car tout le fond du film se situe bien dans la seconde partie du film. A partir du moment où Maggie est à l'hôpital, les thèmes du film nous sont entièrement dévoilés.

C’est un film qui parle de la relation entre un père et sa fille. Comment les deux se hissent vers le haut et s’aident mutuellement à affronter cette vie. Au moment où Maggie et Frankie se rencontrent, ils sont tous les deux dans un profond vide affectif. Maggie n’a pas de famille, pas d’amis, elle passe tout son temps à travailler au bar et à boxer. Frankie n’a pas de nouvelles de sa fille depuis des lustres et n’aime vraisemblablement personne à part Eddie. Maggie va permettre à Frankie de découvrir son humanité en devenant quelque part sa fille et Frankie va permettre à Maggie de réaliser ses rêves et d’avoir le père qu’elle n’a jamais eu.

Dans sa forme, comme beaucoup des derniers films de Clint Eastwood, l’efficacité est de mise. On ne perd pas de temps, on va directement à l’essentiel et les évènements s’enchaînent vite. Le film ralentit dans la deuxième partie et heureusement. Cela nous permet de ressentir toute la douleur de Frankie face à la fatalité.

J’ai eu un peu de mal avec la voix-off d’Eddie qui est constamment présente dans le film puis peu à peu on s’y fait. Tout le génie du film est de donner du sens à cette dernière à la toute fin.

Je ressors de ce film avec cette interrogation : Vaut-il mieux une vie courte et intense où l’on réalise ses rêves ou une vie longue et paisible mais où on ne va pas atteindre ses rêves ?

Million Dollars Baby utilise parfaitement comme prétexte le film de boxe pour venir faire preuve d’une grande humanité et amener sur la table de grands questionnements concernant nos aspirations dans cette courte vie.

PS : Le parallèle entre le jeu d’Eastwood dans ce film et Gran Torino est frappant. Il est très bon dans ces rôles de vieux con qui vont peu à peu nous devenir presque sympathiques.