Minnie et Moskowitz, tinte tel un mythe caustique de l'amour. Cet amour même, celui de Blanche Neige, de ces histoires de Princes, de ces Humphrey Bogart; royale déconstruction du gnangnantisme-à-l'eau-de-rose en chef.
Ici la protagoniste a conscience de l'attrape-mouche, d'ailleurs, dès le début du film, Minnie, désabusée, face à sa collègue dans un moment brut de vérité, l'annonce tel quel : « Le cinéma, c'est une conspiration. Il n'y a pas de Charles Boyer dans ma vie. »
Ainsi John, nous avertit de la farce à venir.
S'en suit de multiples rencontres, de ces têtes à têtes puissants, mêlant rire au drame humain, ou chacun se sent seul et se retourne tête face au papier peint de ses murs qui l'entourent, pleurant, s'arrachant, l'angoisse palpable, prenant les tripes, face à ce temps qui se casse…..et pendant ce temps, de nombreux déploiements de forces s'exécutent, dans tous les sens, c'est les coups de poings qui font rage, ici, un de ceux provoqué par l'amour.
Mais les êtres sont maladroits, manchots, ne savent pas ce qu'ils veulent, s'abiment contre les murs, Moskowitz, l'Asterix anti-héros, court quand il pense trop, rencontre Minnie qui est à l'image de sa bibliothèque guindée, belle et hautaine. Couple atypique, ça s'achoppe un peu au début, puis, peu à peu, une fluidité s'installe, jusqu'à, jusqu'à, jusqu'à...... cette vaste blague, car, oui, « Le cinéma, c'est une conspiration. Il n'y a pas de Charles Boyer dans LA vie. They doesn't exist Florence, that's the true.»