Minority Report par Neena
Ce film, je l'ai vu après avoir passé mon concours pour l'Ecole du Louvre et après avoir vu Hunger Games dans un de ces cinémas en bord de Seine. Il était minuit passé, et ni moi ni mon parrain ne voulions dormir. Je venais bien trop rarement à Paris, alors je n'allais pas m'affaler comme un phoque ventripotent sur le canapé. Alors, nous avons fait ce que tous les insomniaques de notre espèce devraient faire : s'empiffrer de sushis, de glace aux noix de pécan et de bière japonaise en regardant un bon film. En l'occurrence, "Minority Report".
Je n'aimais guère Tom Cruise, à la base. Je ne prenais plus pour un illuminé religieux que pour un acteur. Et comme je déteste les religieux (j'ai adoré les voir se faire décimer un à un dans le très bon film qu'est "From Within"), je n'aimais pas Tom Cruise. CQFD, comme dirait mon prof' de maths atterré en m'expliquant qu'un papillon, aussi bien dessiné soit-il, n'est pas la réponse appropriée à une fraction. Mais "Minority Report" est le film qui m'aura fait changer d'avis sur Tom Cruise - au point de rêver de lui pendant trois nuits consécutives - me poussant même à regarder "Walkyrie", excellent film historique.
Dans ce film, on déniche les crimes - et les criminels qui vont avec - avant même qu'il soit commis. Le concept m'a plu. Je me suis juste dit, au départ, que j'imaginerais Colin Firth ou Robert Downey Jr à la place de Tom Cruise, histoire que ce soit digeste. Mais non, non. Mr Cruise, vous jouez bien, vraiment. Je vous apprécie à nouveau, et ce grâce à ce film. Merci Spielberg (à qui je ne pardonne pas cependant, d'avoir ruiné la réputation de mes biens-aimés requins dans "Jaws") !
Le concept, donc, m'a plu. L'histoire, par contre, m'a donné le vertige. Regarder ce genre de films aux intrigues tordues à minuit, c'est pas la meilleure idée que j'ai pu avoir dans ma petite vie d'adolescente qui échoue sans cesse aux concours parisiens. Ce film est ambitieux, et il faut vraiment s'accrocher les tripes et la cervelle pour ne pas flancher. Tu as eu de la chance, Spielberg, car je n'ai pas décroché à un seul instant, épargnant ainsi les remarques du type " ... Il était là, au début, ce mec ? " à mon parrain. "Minority Report" est, à mon sens (oh que j'aime cette expression) une réussite. Bien orchestré, même si difficile à suivre par moments. J'assimile cette œuvre à une sorte de pelote de laine, bourrée de nœuds. Il faut vraiment le vouloir, pour la dénouer.
Mais, après tout, un film qui réveille les neurones, ça ne fait jamais de mal. Il n'y aura que les fainéants pour marmonner que ça les gave.