Le futur demeure de tous temps un grand point d’interrogation et nombreux sont les hommes (et les femmes) à avoir essayé de l’imaginer et de fantasmer sur les possibles améliorations auxquelles nous aurons droit. La fin de la criminalité en fera-t-elle partie ? Quelle que soit la réponse, voici Minority Report.
Ce film de science-fiction, adapté d’une nouvelle de Philip K. Dick, a été réalisé par Steven Spielberg et est sorti en 2002. Tom Cruise, Max von Sydow et Colin Farrell jouent les rôles principaux de l’histoire. La bande-son originale a été composée par John Williams, collaborateur récurrent de Spielberg. L’univers du film est le suivant : en 2048, le district de Columbia met en place l’organisation « Précrime ». Cette dernière a pour but d’arrêter les criminels avant qu’ils ne commettent un meurtre. La clé de ce système réside en trois « précogs » (abréviation de précognitifs), des humains mutants capables de prédire l’heure, l’auteur et la victime des futurs assassinats. Les policiers de « Précrime » doivent alors, grâce aux visions des « précogs » qu’ils peuvent regarder, trouver le lieu du crime et intervenir.
Six ans plus tard, John Anderton (Tom Cruise), policier à « Précrime », reçoit une prévision bouleversante : il est effectivement censé tuer un homme qu’il ne connaît pas dans moins de trente-six heures. Il décide de prendre la fuite. Danny Witwer (Colin Farrell), agent du ministère de la Justice chargé d’évaluer la compétence de « Précrime », et ses coéquipiers se chargent de le poursuivre. Anderton tente d’éclaircir les mystères de son futur meurtre mais également quelques zones d’ombre entourant des affaires traitées par l’organisation. Pourtant, cerné par des détecteurs rétiniens, où peut-il se cacher et à qui peut-il se fier dans ce monde diablement surveillé ?
Je précise d’emblée que je ne suis pas une mordue de science-fiction. Effectivement, je trouve que ce genre fait souvent la part belle a des scénarios incohérents et incongrus. Nonobstant mes a priori négatifs, j’ai été complètement envoûtée par cet univers à la fois fascinant et dérangeant, de par les questions éthiques qu’il soulève. Par exemple, la réflexion au sujet des « précogs » : peut-on décemment se servir ainsi de trois personnes pour éradiquer la criminalité ? Ainsi que l’aspect inquiétant que représente la surveillance poussée à l’extrême dans ce monde futuriste qui fait figure de dystopie à mes yeux. D’ailleurs la scène abominable où Anderton se fait remplacer les yeux illustre les conséquences néfastes qui pourraient découlées de la mise en place de ce système.
En outre, le suspense est bien présent, notamment grâce à un récit comportant des flash-backs qui apportent un grain de sel bienvenu. À noter quand même le final presque désastreux tant la joie et la bonne humeur affichées sortent de nulle part et détonnent totalement avec le reste du film. Les sourires incrédules sont de rigueur devant ce « il furent heureux et eurent beaucoup d’enfants » profondément cliché (parce que le coup du couple qui se remet ensemble après la tourmente et qui attend un nouvel enfant, « c’est magnifaïque ma chérie » comme dirait la grande penseuse Cristina Cordula).
En bref, voilà un film tout à fait recommandable, qui développe de manière intéressante l’idée d’un système tel que « Précrime », mais qui montre aussi ses limites. Le tout embellit par une intrigue mêlant poursuites, suspense, réflexion et évidemment une petite histoire d’amour. C’est une nouvelle réussite pour Steven Spielberg et on ne va s’en plaindre.