J’aime bien Woody Allen. Je l’ai toujours connu. Mes parents l’appréciaient. Depuis toujours, il produit, invariablement, un film par an. 48 à ce jour, tous les mêmes. Un auteur juif agnostique new yorkais est déchiré entre son ex-femme, l’actuelle et la future. Pas simple. Légèrement névrosé et hypocondriaque, il redoute la mort, la peur de vieillir et la solitude. Les femmes sont belles, les dialogues doux-amers et le tout flirte avec un absurde gentiment dépressif. Tous les dix ans, Woody pimente son scénario par une pincée de fantastique. Un gars fiable.
À Paris pour quelques jours, Gil (Owen Wilson) et Inez (Rachel McAdams) préparent leur mariage. Scénariste à succès, Gil travaille sur son premier roman. Inez court les boutiques avec ses parents, de riches industriels. Gil déteste les industriels républicains, mais rêve du Paris de l’entre-deux-guerres, celui de Zelda et F. Scott Fitzgerald, Cole Porter et Ernest Hemingway. Il fuit ses beaux-parents et les copains d’Inez pour déambuler la nuit, dans Paris. Or, à minuit, il est hélé par un groupe de fêtards. Il est introduit dans l’intimité du couple Fitzgerald et découvre le petit monde de la littérature et de la peinture des années 20, l’occasion de voir défiler une brochette de stars, de Léa Seydoux à Carlo Bruni-Sarkosy (first lady en titre), de Tom Hiddleston-Loki à Adrien Brody. Paris est magnifique. Paris, c’est propre, chic et bien éclairé, même sous la pluie.
Gil s’éprend de Marion Cotillard, la muse de Giacometti et Picasso. Elle déteste son époque et ne rêve que des années folles, de Toulouse-Lautrec et Monet. Qu’à ne cela ne tienne, les voilà partis pour le Maxim’s de la fin du XIXe siècle. Ils y découvriront que les impressionnistes aspiraient à vivre auprès du Titien et Rembrandt.
Gil, qui n’est pas imbécile, découvre que l’homme court après un mystérieux et illusoire âge d’or : « La nostalgie est un déni, le déni d'un pénible présent. » Il en profite pour larguer sa fiancée, finir son roman, séduire Léa Seydoux et s’installer à Paris.