Quand les fourmis voient rouge...
Le mondes des animaux minuscules est le terrain de jeu favori des studios d'animés. Les animateurs font preuve d'une imagination débordante lorsqu'il s'agit de prêter aux insectes des passions humaines. Ce sera encore le cas ici avec un bémol cependant. Les parties animées créées ne concernent "que" les créatures (et quelques objets avec lesquels elles interagissent), les paysages étant filmés "en vrai". Ils sont d'ailleurs bucoliques à souhait.
L'histoire est somme toute assez simple : des fourmis noires trouvent une boîte de sucre roux, butin d'une valeur inestimable. Elles rencontrent à l'occasion une sympathique petite coccinelle amputée d'une aile. Mais de méchantes fourmis rouges convoitent le précieux sucre et les suivent jusqu'à leur fourmilière. Une bataille épique, dans laquelle la petite coccinelle aura un rôle essentiel à jouer, va décider du vainqueur.
Le synopsis ne fait pas mal au crâne ; en revanche, la façon de le narrer fait toute la différence. Tout d'abord, les visuels des minuscules créatures sont excellents : naïfs, colorés, ils sont pourtant différents de ce que Pixar ou Disney ont pu nous faire jusque-là. L’excellente trouvaille se situe au niveau du son. En effet, pas une parole ne sera émise durant tout le film. Cependant, que de bruits pour illustrer la communication entre espèces, les accélérations foudroyante produites lors d'un vol endiablé ou bien le raffut de la circulation insectoïde au dessus- des prairies fleuries. C'est un véritable festival d'échos variés qui amusent ou inquiètent durant les tribulations de notre sympathique coccinelle. Même si l'on pourra trouver la narration par moments moins rythmée que chez d'autres studios, les rebondissements en cascades apportent au détour de situations cocasses des rires francs.
C'est ainsi que le dénouement attendu aura lieu mais il est bien agréable à savourer.
L'émotion, en dépit d'attitudes typiquement insectoïdes, se transmet avec naturel par des attitudes véritablement drôles. Une vraie fraîcheur se dégage de ces petites bébêtes aux parcours erratiques.
Il est vraiment plaisant de constater que deux petits réalisateurs hexagonaux parviennent à voler de leurs propres ailes dans le paysage des mastodontes.