Se débarrasser du langage.
Au fond, c’est peut-être la planche de salut du film "pour enfant", et même, par extension, pour le film grand public en général.
Débarrassé de cette gangue sclérosante, le récit se retourne libéré, capable de raconter une autre histoire que l’unique trame réchauffée que l’on revisite à chaque nouvelle sortie d’un studio, depuis que le dernier d’entre eux à cessé de prendre des risques.

Sans les mots, point de psychologie assommante, à grand renfort de trauma lénifiant.
Sans dialogue, pas de discours suranné sur l’amitié, la trahison, la rédemption et l’héroïsme.
Sans blabla, moins de scène bouche-trou et recherche systématique de punchlines cent fois réadaptée.

Du coup, la possibilité de nous présenter un truc simple, non dépourvue d’humour, d’amour et de plaisir, puisque, bien sûr, ce n’est pas parce que les scénaristes formatés, sortant des même écoles, ont depuis trop longtemps dénaturé ces éléments qu’ils seraient exempts de la vraie vie, ou des films honnêtes.

Ça transporte joyeusement, ça motarde loubardement, ça pétarade feuxd’articicement, ça s’insecticide gaillardement, ça catapulte du cure-dent ingénument, ça se tapote les antennes amicalement et ça repousse avec vaillance les méchantes fourmis dont la couleur -rouges- ne peut ressembler qu’à celle d’un bloc géopolitique ancien et ainsi ne pas prêter pas le flanc à une suspicion de discrimination de bas étage.
Pour dire, même le placement produit inaugural est tout mignon.

J’ai cru arriver à compter le nombre de points noirs de notre amie coccinelle pendant la projection. J’avais 6 ans.

Créée

le 13 août 2014

Critique lue 923 fois

48 j'aime

9 commentaires

guyness

Écrit par

Critique lue 923 fois

48
9

D'autres avis sur Minuscule : La Vallée des fourmis perdues

Minuscule : La Vallée des fourmis perdues
cloneweb
7

Critique de Minuscule : La Vallée des fourmis perdues par cloneweb

Si vous ne connaissez pas Minuscule, il n’est pas trop tard pour vous jeter sur la série d’animation diffusée sur France Télévisions. Réalisée par Thomas Szabo et Hélène Giraud, la série compte à...

le 17 janv. 2014

24 j'aime

1

Du même critique

Django Unchained
guyness
8

Quentin, talent finaud

Tarantino est un cinéphile énigmatique. Considéré pour son amour du cinéma bis (ou de genre), le garçon se révèle être, au détours d'interviews dignes de ce nom, un véritable boulimique de tous les...

le 17 janv. 2013

343 j'aime

51

Les 8 Salopards
guyness
9

Classe de neige

Il n'est finalement pas étonnant que Tarantino ait demandé aux salles qui souhaitent diffuser son dernier film en avant-première des conditions que ses détracteurs pourraient considérer comme...

le 31 déc. 2015

318 j'aime

43

Interstellar
guyness
4

Tes désirs sont désordres

Christopher navigue un peu seul, loin au-dessus d’une marée basse qui, en se retirant, laisse la grise grève exposer les carcasses de vieux crabes comme Michael Bay ou les étoiles de mers mortes de...

le 12 nov. 2014

299 j'aime

141