La bataille de Minas Termite
Se débarrasser du langage.
Au fond, c’est peut-être la planche de salut du film "pour enfant", et même, par extension, pour le film grand public en général.
Débarrassé de cette gangue sclérosante, le récit se retourne libéré, capable de raconter une autre histoire que l’unique trame réchauffée que l’on revisite à chaque nouvelle sortie d’un studio, depuis que le dernier d’entre eux à cessé de prendre des risques.
Sans les mots, point de psychologie assommante, à grand renfort de trauma lénifiant.
Sans dialogue, pas de discours suranné sur l’amitié, la trahison, la rédemption et l’héroïsme.
Sans blabla, moins de scène bouche-trou et recherche systématique de punchlines cent fois réadaptée.
Du coup, la possibilité de nous présenter un truc simple, non dépourvue d’humour, d’amour et de plaisir, puisque, bien sûr, ce n’est pas parce que les scénaristes formatés, sortant des même écoles, ont depuis trop longtemps dénaturé ces éléments qu’ils seraient exempts de la vraie vie, ou des films honnêtes.
Ça transporte joyeusement, ça motarde loubardement, ça pétarade feuxd’articicement, ça s’insecticide gaillardement, ça catapulte du cure-dent ingénument, ça se tapote les antennes amicalement et ça repousse avec vaillance les méchantes fourmis dont la couleur -rouges- ne peut ressembler qu’à celle d’un bloc géopolitique ancien et ainsi ne pas prêter pas le flanc à une suspicion de discrimination de bas étage.
Pour dire, même le placement produit inaugural est tout mignon.
J’ai cru arriver à compter le nombre de points noirs de notre amie coccinelle pendant la projection. J’avais 6 ans.