Un début très efficace, plein d'ellipses, quelques superbes scènes comme celle, poignante, où le petit garçon est seul à suivre le corbillard, très noir sur le fond gris d'un Milan brumeux. Le film continue à faire mouche avec de beaux personnages, touchants, et avec plein de bonnes idées : la scène du rayon de soleil qui se déplace ; celle des enchères qui virent à l'aboiement ; celle du seau d'eau, qui constitue une bien belle déclaration d'amour ; l'attirance difficile à assumer d'un Noir et d'une Blanche, astucieusement traitée ; la scène du thé chez Mobbi, où l'on devine la marée chaussée se préparant au pire, beau symbole de la duplicité des puissants...
Pas un chef d'œuvre toutefois, comme le Voleur de Bicyclette, car le "miracle" va faire flirter le film avec la niaiserie, voire verser dedans, avec l'ultime scène des "balais".
Le pari, difficile tant il est malaisé de faire œuvre d'art avec de bons sentiments, reste gagné, mais je n'aurais peut-être pas décerné le Grand Prix cannois à ce "Miracle".