Après deux films remarqués, on commence à connaître le cinéma d'Oriol Paulo, basé sur de savantes constructions scénaristiques, et des rebondissements à foison. Cette fois, le réalisateur espagnol ajoute à son thriller une grosse louche de science-fiction, avec une intrigue centrée sur les voyages temporels.
Avec le succès de "El cuerpo" puis de "Contratiempo", Paulo peut désormais se payer la fine fleur des comédiens ibériques : au casting de "Durante la tormenta", on retrouve ainsi la belle Adriana Ugarte ("Julieta"), le fameux Alvaro Morte (le Professor de "La casa de papel"), l'inquiétant Javier Gutierrez ("La isla minima"), ainsi que de vieilles connaissances du réalisateur, Belen Rueda et Ana Wagener, dans de brèves apparitions.
On apprend aussi que le jeune Chino Darin n'a pas autant de charisme que son père Ricardo, puisque le fiston a plutôt de faux-airs de Manu Payet…
A part ça, "Mirage" (le titre international) se révèle un spectacle grand public et un brin longuet mais divertissant dans l'ensemble. Pour peu que l'on se trouve dans l'état d'esprit ad hoc, on se laisse gentiment embarquer dans cette histoire, habile mélange de thriller, de S-F et de grands sentiments.
Le scénario tarabiscoté demandera au spectateur une importante suspension consentie de l'incrédulité, mais il faut reconnaître que Oriol Paulo retombe plutôt bien sur ses pattes - même si le principal twist ne surprendra guère, surtout lorsqu'on a vu "Contratiempo", qui joue sur une mystification similaire.
Certaines critiques relèvent des incohérences, mais j'avoue n'avoir pas eu le courage de me pencher sérieusement sur la question, n'étant pas un fan hardcore des boucles temporelles au cinéma.