Ce qui est incroyable, avec Mamoru Hosoda, c'est qu'à chaque nouveau film, il réexplore le thème de la famille sous un angle différent ; si bien que tout en conservant une réelle constance créative, il ne cesse de se renouveler (un certain Makoto Shinkai ferait bien d'en prendre de la graine).
Dès les premières minutes, avec ses trois-fois-rien scriptés au millimètre, le réalisateur éblouit par sa justesse de ton et par la minutie avec laquelle il cisèle ce quotidien plus vrai que nature.
On s'y croirait tellement qu'on y croit pour de bon, et s'il pourrait laisser les 13-17 ans sur le côté, faute d'action frénétique ou de love-story formatée, Miraï décline l'enfance à tous les temps avec une tendresse, une authenticité, une humilité et un humour raffinés, subtils, débordant d'une intelligence qu'on se surprend à jalouser.
Touchante sans être larmoyante, profonde sans être didactique, humaine sans être naïve, cette tranche de vie teintée de merveilleux se révèle plus mature qu'on aurait pu le croire de prime abord - et par-là même, peut-être plus adaptée aux adultes qu'aux enfants... mais qu'à cela ne tienne !
Maître Hosoda a su réitérer le miracle de ses films précédents : son amour du sujet, l'exigence de son écriture et sa sincérité sans retenue illuminent ce concentré de bonheur à l'état pur.
Sur lequel souffle, en prime, un joli petit vent de nostalgie.