Découvert en avant-première, le septième et dernier volet en date de la saga ‘Mission : Impossible’ est une réussite totale. J’avoue avoir trainé des pieds en découvrant la durée du film (2h45 rien que pour la première partie). Et pourtant, aucune longueur, aucun ennui et on ne sent pas le temps passer.
Hunt et son équipe de l’IMF se lancent dans leur mission la plus périlleuse à ce jour : traquer une effroyable nouvelle arme avant que celle-ci ne tombe entre de mauvaises mains et menace l’humanité entière.
A l’exception de l’effroyable deuxième volet, la saga a été constante en qualité avec certains films meilleurs que d’autres (pour moi, les premier et quatrième MI). Mais avec ce volet, la saga fait un bond qualitatif réel car Tom Cruise, le réalisateur et les scénaristes ont vraiment mis le paquet. Le principe ici est d’en mettre plein la gueule au spectateur, pour son plus grand bonheur.
La surenchère est donc de mise et est pour une fois dans un blockbuster américain, elle est la bienvenue. Car elle apporte de la complexité et donc de la matière à l’intrigue. Il y a toujours les agents de Mission Impossible (on reprend les mêmes et on recommence) qui combattent un méchant particulièrement diabolique. D’un point de vue scénaristique, l’intrigue est assez basique (un méchant qui cherche à se procurer une arme) mais l’idée intelligente est d’avoir multiplié les parties-prenantes. La CIA est intéressée, une voleuse professionnelle se retrouve mêlée à l’intrigue, la veuve blanche est de la partie. Certes, on ne comprend pas tout mais on se demande perpétuellement qui est le méchant.
Le point fort du film est indéniablement son rythme. Il n’y a pas un seul temps mort. Les courses poursuites s’enchaînent en Fiat 500, sur le toit d’un train. Il y a de vrais moments de suspens, notamment dans cette longue et très réussie séquence dans l’aéroport d’Amsterdam. Le film est vraiment ludique et joue avec le spectateur. Il est à l’image de cette clé tant convoitée qui passe de poche en poche. C’est un peu le chat et la souris. On ne s’arrête jamais. On passe en clin d’œil d’un sous-marin à une réunion des services secrets, de Venise à Rome, des Alpes autrichiennes au désert. Le film ne se prend pas au sérieux, ne cherche pas Antonioni à quatorze heure. Il a un cahier des charges et y répond avec une efficacité redoutable.
Visuellement, le film est impressionnant. Certaines séquences sont vraiment très belles. Christopher McQuarrie n’est pas Ingmar Bergman mais c’est un excellent faiseur. Il maîtrise vraiment l’aspect technique d’un film. Sa plus grande qualité semble être sa capacité à utiliser l’espace dont il dispose. Ainsi, la caméra se meut aisément dans l’aéroport d’Amsterdam Schiphol passant d’un terminal à l’autre, du rez-de-chaussée au premier étage. La séquence dans le désert en pleine tempête de sable est superbe plastiquement.
Si la saga n’a globalement pas faibli, c’est que le réel auteur (au sens nouvelle-vague du terme, c’est-à-dire celui qui a le contrôle du projet), c’est Tom Cruise. Et ce dernier n’a qu’une chose en tête : divertir, au sens noble du terme. Ce qui est amusant, c’est qu’à l’instar du dernier volet des aventures d’Indiana Jones, le scénario du film semble avoir intégré le vieillissement de son héros. Il n’a plus totalement la même pêche que dans les précédents volets. Il se fait d’ailleurs aisément bousculer par une voleuse. Simon Pegg a également pris un petit coup de vieux.
J’ai absolument adoré le casting. Tom Cruise est fidèle à lui-même. Henry Czerny incarne un chef assez détestable (clin d’œil au premier volet). Et j’ai adoré les actrices. On retrouve avec bonheur Rebecca Ferguson dans le rôle d’Ilsa. Hayley Atwell incarne cette voleuse avec beaucoup de malice. Et puis, il y a la géniale Vanessa Kirby qui est une étonnante veuve blanche.
Quitte à choisir entre le dernier Indiana Jones et le dernier Mission Impossible, courrez donc voir ce film-là ! Il est absolument jouissif. On en a pour son argent.