Avec ce sixième opus d'une franchise, certes efficace, n'allait-on pas finir par tourner en rond ?
He bien non ! Tom Cruise en premier lieu, toujours hyper affûté, campe un Ethan Hunt engagé à 100% dans son job. Ce dernier, en toute simplicité, consistant juste à sauver le monde. Comme d'habitude, dirait l'inoxydable agent du gouvernement américain.
Si l'on a droit à l'habituelle brochette d'actrices et acteurs très investis dans leur rôles respectifs (Sean Harris en particulier), la venue d'Henri Cavill apporte une touche de robustesse mâtinée d'humour second degré de bon aloi. Sa confrontation d'ego avec Ethan Hunt indique que la testostérone a été fournie en quantité suffisante pour le tournage. Les scènes d'actions hallucinantes couplées à des scènes de combats pour le moins vigoureuses (celle dans les toilettes hommes est énorme) en témoignent.
Certes, les courses poursuites sont le lot habituel dans les voyages pittoresques de ce groupe d'agents très secrets. On pourra d'ailleurs relever certaines incongruités dans la capitale française : comment imaginer que, le motard espion filant à très vive allure dans les rues et places parisiennes, il puisse être suivi voire même cerné par les forces de l'ordre françaises dans leurs véhicules poussifs au milieu d’une circulation dense ? Il lui fallait bien cela pour leur démontrer comment disparaître tel un illusionniste de talent !
Au-delà des cascades (forts réussies au demeurant), des scènes virevoltantes et de la visite guidée d'un Paris de carte postale, ce sont bien les motivations de chacun des protagonistes qui sont posées. Si Hunt semble faire preuve d'une inébranlable foi en son gouvernement, le message est quand même passé à propos d'un système à bout de souffle qui requiert d'être détruit pour bâtir un monde nouveau. L'idée n'est pas neuve (elle est même fort d'actualité concernant l'environnement) mais elle est portée par un Sean Harris habité par son idée et un Henri Cavill bien décidé à faire valoir son point de vue. Du côté des gentils, elle est bien mal défendue par un Simon Pegg qui ne peut que dire que ce sont de "méchants terroristes". Autant dire que je ne suis pas loin de penser qu'il y a là un message subversif dans un blockbuster américain. Le récit ne serait donc pas si lisse...
Hunt semble d'ailleurs regretter les dégâts collatéraux infligés à ses proches quant à la pratique de son activité singulière. Serait-ce la fin de ses aventures ? L'âge semblant glisser sur le sémillant Tom, celui-ci ne pourra sans doute pas assumer ad vitam aeternam des cabrioles aussi incroyables...l'avenir nous le dira.
Il n'en reste pas moins qu'en dépit de quelques facilités (les relations entre la hiérarchie de Hunt et ce dernier m’étonnent toujours autant), ces quasi 2h30 de film se suivent sans ennui aucun et même, dans la dernière partie, avec une dose de tension qui m'a laissé scotché au fond de mon siège de cinéma. Jusqu'au bout, redorant encore plus son blason jadis terni,Tom a assuré !
Une mission réussie de plus à son actif.