En mai 2015, avant-même le triomphe de MI5, les parties prenantes à la franchise s'attèlent déjà à plancher sur une suite avec McQuarrie à nouveau au service du scénario et de la réalisation.
Quelques mois après la confirmation du succès de Rogue Nation et un blocage momentané de la production à cause d'une recherche d'accords entre le studio et Tom Cruise - qui souhaitait être payé autant sinon mieux que son cachet payé par Universal pour The Mummy (à priori 11 à 13 millions de $), Mission Impossible Fallout entre officiellement en production courant printemps 2017.
Après un retour en retrait dans MI5, Jeremy Renner confirme que son agenda est déjà trop chargé par le MCU ce qui l'empêche de reprendre son rôle. Le reste des protagonistes reviendra, accompagnés par l'introduction de plusieurs personnages : la nouvelle directrice de la CIA Erika Sloane, incarnée par Angela Bassett, son bras droit August Walker, incarné par Henry Cavill, ou encore la White Widow, fille de la trafiquante d'armes du premier film (Max), incarnée par Vanessa Kirby.
En plein tournage à Londres courant aout 2017, une impressionnante cascade impliquant un Tom Cruise courant à toute allure avant de sauter d'un toit à un autre séparés de plusieurs mètres, se termine par l'acteur qui se casse la cheville droite suite à une violente réception contre le second bâtiment. Une blessure qui n'empêche pas Cruise de terminer la séquence sans sortir de son personnage (qui sera conservée pour le montage final) avant que la production ne soit obligée d'être stoppée pour 9 semaines. Une durée non négligeable, nécessaire pour les soins et le temps de rééducation de Cruise, et au cours de laquelle tous les membres de la production seront alors payés à patienter afin de ne pas risquer de les voir s'engager sur d'autres projets entre-temps, et qui coûtera quand même l'impressionnante bagatelle de 80M$. Un surcoût heureusement couvert par l'assurance de la production et qui n'entrera donc pas dans le budget final.
L'autre fait marquant de cette production, c'est bien entendu la moustache d'Henry Cavill, objet de la célèbre Moustachegate si l'on puis dire.
Voyez-vous : au même moment du tournage de Fallout, dans un autre studio, c'est un peu la grande panique. La fille de Zack Snyder s'est suicidée et la nouvelle le force, traumatisé, à abandonner son dernier bébé en date aka la Justice League. Le film à 300 millions de billets n'a plus de réalisateur et la production est loin d'être terminée, d'autant qu'il faut faire des reshoots. Des reshoots qui empiètent directement sur l'agenda de tournage de Cavill, contractuellement obligé de garder sa moustache pour les besoins de Fallout, ce qui n'arrange évidemment pas la Warner, déjà bien empêtrée, et Whedon, dépêché en catastrophe pour achever la JL. McQuarrie donne initialement l'autorisation de raser la stache contre une compensation de 3M$, ce qui représenterait les efforts nécessaires en post prod pour la redonner à son personnage à l'aide de CGI, mais la Paramount en décidera autrement.
Rien ne change pour le tournage de MI6 donc, en revanche celui de la JL vient de trouver un triste désagrément supplémentaire à ajouter à son palmarès.
À sa sortie le film est très bien accueilli, tant du coté des retours critiques qu'en salles. Basiquement, le film est salué pour sa capacité à prouver que faire un nouvel opus de cette franchise avec la même formule n'est pas mission impossible.
Reconnu pour être divertissant, captivant, immersif, et aidé par le buzz de l'accident de tournage, le film performe au box-office à tel point qu'il parvient à détrôner MI2 au box-office américain avec 220M$, avant de faire pareil au niveau mondial en cumulant environ 791M$, 100M$ de plus que le meilleur score jusqu'à présent, détenu par MI4 (tout ça hors ajustement ofc), et 110M$ de plus que Rogue Nation. En France, le film fait mieux que son prédécesseur avec 3 millions d'entrées contre 2,8 millions, même si une fois encore les deux premiers restent inatteignables.
Deux ans après la capture de Solomone Lane, le reste de son organisation, le Syndicat, s'est réorganisé en un groupe terroriste nommé Les Apôtres, dont les membres sont recrutés par un extrémiste dénommé John Lark. Trois noyaux de plutonium vont prochainement lui être vendus. Lorsqu'une mission d'Ethan Hunt et ses collègues, chargés d'intercepter cette transaction, se déroule mal, les Apôtres entrent alors en leur possession.
Cette "bavure" d'Ethan met l'IMF dans l'embarras et pousse la nouvelle directrice de la CIA à lui coller un de ses meilleurs agents, August Walker, pour évaluer ses méthodes et, au besoin, les réguler à sa manière. Ensemble, ils vont devoir trouver un nouveau moyen de retrouver les noyaux, et aussi d'identifier le dangereux John Lark.
Maintenant que cette rétrospective touche à sa fin, difficile pour moi de lâcher une critique longue comme la Tour Eiffel à l'issue de ce revisionnage : les aspects de la franchise sont intéressants à développer en dehors de la qualité intrinsèque des films qui la constituent, puisqu'à peu de choses près la qualité est restée incroyablement stable depuis trois opus. Ce Fallout est pour ainsi dire autant supérieur qu'égal qu'inférieur aux 4 et 5èmes MI.
À ce stade, c'est surtout une affaire de goût et de perspective. Ironiquement il a quelque peu chamboulé mon classement : je le préfère sensiblement moins au 5, mais davantage au 4, alors qu'en finissant le 5, je disais désormais l'avoir moins préféré au 4. Tout ça pour dire que ça tient dans un mouchoir de poche. Le film reste une suite supplémentaire vraiment efficace, introduisant de nouveaux personnages marquants comme Walker ou la White Widow, développant la relation entre Hunt et Ilsa, parvenant à renouveler un enjeu et un trope qu'on connaît pourtant par coeur.
On sait pertinemment que la menace sera désarmée à la dernière seconde, mais plutôt que d'attendre blasés que ça arrive comme dans beaucoup de blockbusters, ici on prend systématiquement plaisir à savourer chacune des secondes qui nous séparent du moment fatidique. Cruise a compris la recette : pas touche au cahier des charges, en revanche on garde le focus sur des personnages attachants et/ou mystérieux et des morceaux de bravoure toujours mieux produits et chorégraphiés.
J'apprécie encore plus la franchise dans son ensemble après cette rétrospective, hâte de découvrir le 7.