L’été et ses blockbusters, une tradition. Comme son prédécesseur Mission : Impossible – Rogue Nation, Fallout se dévoile lors de la saison estivale, après nous avoir mis l’eau à la bouche avec des bande-annonce très attrayantes et prometteuses. Une de mes principales attentes de l’année donc, et de bons espoirs sur le nouvel opus de la saga.
Après des épisodes variés et très distincts dans le style, la saga Mission Impossible s’est réorganisée et a retrouvé un nouveau souffle en 2011 avec la sortie de Mission : Impossible – Protocole Fantôme réalisé par Brad Bird. Avec de nouveaux personnages, la saga se relançait sur de nouvelles bases et confirmait en 2015 avec le très bon Mission : Impossible – Rogue Nation de Christopher McQuarrie. Ce dernier rempile donc avec Mission : Impossible – Fallout qui confirme le nouveau virage pris par la saga, tout en gardant l’esprit et les composantes d’origine (en se permettant divers clins d’œil aux précédents opus au passage) pour éviter le piège du produit dénaturé. Rogue Nation nous avait laissés sur un statu quo, avec lequel Fallout embraye donc immédiatement.
Nul doute que, comme son prédécesseur, Mission : Impossible – Fallout tient en respect une grande partie des films d’action actuels. Il arrive à être explosif, démesuré, et exagéré, sans jamais être illisible ni indigeste. La bonne photographie du film permettent de donner lieu à de beaux plans et à de belles trouvailles, comme le vertigineux saut en parachute, la soirée parisienne, la course-poursuite dans Paris… Il y a toujours un bon équilibre entre la frénésie de l’action et le soin accordé à des scènes plus classiques. Un peu à la manière des John Wick, les derniers Mission : Impossible parviennent à montrer qu’un film d’action peut s’assumer en tant que tel dans la démesure, tout en étant, d’un point de vue cinématographique, bien réalisé et soigné, là où un Taken 3, par exemple, sera beaucoup moins lisible et s’avère indigeste.
D’un point de vue scénaristique, Fallout est fidèle à la saga, en ne se contentant pas d’opposer gentils et méchants dans deux camps distincts, mais en faisant bien participer plusieurs parties prenantes. C’est ce qui permet de donner plus de consistance au scénario, et de disposer de ressorts narratifs à travers des twists qui surprennent le spectateur. Fallout se repose d’ailleurs beaucoup dessus, avec cette intrigue où l’improvisation a un rôle très important, qui se constate notamment à travers le personnage d’Ethan Hunt. Souvent très sûr de son plan, impeccable dans l’action, irréprochable, il est ici plus hésitant, plus fébrile, dépassé par les événements, ce qui le rend plus humain et lui donne plus de consistance. Il est intéressant de constater, d’ailleurs, comment le film joue avec le spectateur en le faisant douter de la compétence de Hunt, ainsi que de la tournure des événements, pour ensuite apporter un élément qui va rapidement effacer ces doutes pour donner, à nouveau, de la cohérence au film.
Sans avoir l’effet de surprise de Rogue Nation, Fallout parvient à garder le cap, à maintenir un équilibre intéressant entre mesure et démesure, pour continuer à ériger la saga Mission : Impossible parmi les références du cinéma d’action. Très retors comme à son habitude, quitte à égarer un peu son spectateur, il arrive à garder une cohérence tout en appelant les sens du spectateur à s’éveiller et à vivre un moment fort et intense. Une très bonne séance, et on attend la suite avec impatience. Mais jusqu’où ira Tom Cruise ?