L’échec d’une de ses missions ayant mis trois sphères de plutonium entre les mains de dangereux terroristes, Ethan Hunt (Tom Cruise) et ses hommes (Simon Pegg et Ving Rhames, fidèles au poste) doivent rattraper leur erreur avant que des armes nucléaires contenant le plutonium volé ne déciment des milliards d’innocents…
Ce qu’il y a de bien, avec Tom Cruise, c’est qu’il ne vieillit pas. On ne sait quel sortilège il a employé pour cela, mais en tous cas, on goûte avec toujours autant de plaisir ses blockbusters qui nous montrent un homme de 56 ans courir et se battre comme s’il en avait 30.
Le plaisir est ici décuplé, bien évidemment, par la présence de Christopher McQuarrie à la réalisation, qui reprend la main après nous avoir offert un des meilleurs volets de la saga avec Mission Impossible : Rogue Nation. Constituant une suite directe à ce dernier, Mission Impossible : Fallout réussit toutefois à tracer son propre chemin, en optant pour une direction plus sérieuse et plus sombre que son prédécesseur.
Manquant un peu de scènes vraiment cultes comme ses deux prédécesseurs, Fallout a en tous cas de l’action à revendre, au rythme de la musique effrénée d’un Lorne Balfe qui s’amuse comme un petit fou avec le thème de Lalo Schifrin, révélant des talents insoupçonnés pour le (bon) pastiche, et remplit son contrat avec une générosité sans limites. Qu’il sillonne les 20 arrondissements de Paris en moto (ce qui rend le film d’autant plus jouissif pour ceux qui y habitent), les toits de Londres à pied, ou le ciel indien en hélicoptère, Tom Cruise continue à repousser les limites du film d’action avec un dynamisme qui confirme la saga Mission Impossible comme la meilleure saga d’action que le cinéma nous ait offert.
Pourtant, le principal atout de ce nouvel opus est sans doute de savoir prendre le temps, entre deux scènes explosives, de creuser à merveille ses personnages, sans détours artificiels ou flashbacks encombrants, mais en allant au plus profond d’eux pour les rendre plus humains, plus vulnérables mais aussi plus attachants.
Ainsi, Fallout est sans doute le volet de la saga qui réussit le mieux à explorer et étoffer avec efficacité les relations d’Ethan Hunt avec son entourage (ses hommes de main, mais aussi la toujours magnifique Rebecca Ferguson), et à questionner à nouveau le mariage du personnage dans une séquence finale aussi riche en émotion contenue qu’en action exubérante, où la moindre seconde peut changer le cours des choses. Il faut dire que si l’on renoue rarement avec la tension extrême que nous offraient l’infiltration à Langley du premier volet ou la scène du tore du cinquième, ce sixième épisode bénéficie d’une immersion telle que rarement l’action aura été aussi éprouvante, d’autant que la dose de comique des deux derniers épisodes a été ici revue à la baisse.
Sombre mais jamais glauque, ce Mission Impossible : Fallout s’avérera donc encore une fois une mission réussie tout autant pour Tom Cruise que pour Ethan Hunt, si bien que lorsqu’on sort de ce film, la seule chose qui nous vient à l’esprit, c’est : « pourvu qu’il y ait un septième volet… ».
*Merci à Nick_Cortex pour ce titre.