Dans les années 1960, le tristement célèbre Ku Klux Klan (KKK) était très/trop actif, s'en prenant aux citoyens américains (essentiellement les afro américains) qui luttaient pour l'exercice de leurs droits. Le Klan n'hésitait pas à se montrer extrêmement violent, organisant multiples attaques, voire attentats. L'un d'eux a conduit aux meurtres de trois militants pour les droits civiques, James Chaney, Andrew Goodman et Michael Schwerner. Ce triple homicide, généralement connu sous le nom de meurtres de la Freedom Summer, est l'objet du film "Mississipi Burning".
En 1964, dans l'Etat du Mississippi, trois hommes, deux blancs et un noir, ont disparu. Deux agents du FBI, Alan Ward et Rupert Anderson, sont chargés de l'enquête. Les deux hommes ont des méthodes relativement différentes, mais leur objectif est le même : trouver les coupables, et limiter les action du KKK, dont le rôle dans ces disparitions ne fait guère de doute, et se montre très actif pour intimider policiers et afro-américains dans cette enquête...
Il s'agit d'un film extrêmement dur, sur un sujet difficile, qu'est le racisme aux Etats-Unis, en particulier celui du KKK. Le film se veut être un récit réaliste, qui n'omet rien, notamment la violence de l'époque. Ainsi nous pouvons voir de terribles scènes de lynchages, de violences, de meurtres, d'insultes, de discours haineux (essentiellement anti afro-américains)... Ces scènes sont terribles, donnent la chair de poule, alors qu'on sait que cela s'est vraiment passé (et que cela existe presque encore dans une certaine mesure...).
Le film est porté par un duo d'acteurs excellents, Gene Hackman et Willem Dafoe interprétant tous les deux leur rôle de policiers à la perfection. Le premier a des méthodes peu conventionnelles et veut à tout prix mettre fin à cette enquête et ces violences par tous les moyens possibles, tandis que le second se montre plus respectueux des règlements, mais réfléchit à ses méthodes habituelles...
On trouve également Frances MacDormand, dont le rôle est important dans le film, car elle joue une femme de policier, tiraillée par un dilemme en ce qui concerne tous les fondamentaux de sa vie auxquels elle se voyait condamnée à jamais, jusqu'à ce qu'elle ouvre les yeux sur qui elle est et ce qu'elle veut vraiment.
La réalisation d'Alan Parker est sobre, mais soignée. Les scènes de tension sont intenses, avec notamment un grand nombre de scènes se déroulant la nuit, renforçant le caractère stressant et oppressant de l'oeuvre. Le scénario de Chris Gerolmo est très bien écrit. On assiste à plusieurs scènes très touchantes, notamment lors d'un enterrement d'un personnage, où l'on voit la tristesse de la famille, d'une communauté, d'une population, avec en fond sonore une belle musique triste et un discours poignant d'un pasteur.
"Mississipi Burning" est un film important, il porte très bien son nom. Il montre les horreurs qu'inspirent la bêtise, le caractère terrifiant du racisme, la violence des propos du KKK. Effectivement, le Sud des Etats-Unis, en particulier le Mississippi, est détruit par un incendie. Mais ce n'est pas n'importe quel incendie : c'est un incendie de violence. Le KKK peut dire ce qu'il veut, oui sa région brûle, mais ce n'est pas à cause des étrangers. Cet incendie est dû aux flammes dont le Klan est à l'origine. Les pires de toutes : les flammes de la haine.