Bon premier long métrage de Jennifer Kent où les deux personnages principaux, une mère rongée par la perte brutale de son mari dont elle n'arrive pas à faire le deuil et son fils turbulent qui ne lui laisse guère de répit, sont diablement bien interprétés. Le môme (Noah Wiseman), très horripilant au début finit par devenir attachant face à sa mère (excellente Essie Davis), cédant sa patience et sa douceur à une aliénation progressive et inquiétante. On en vient à un certain questionnement : à savoir si le Mister Babadook est réel ou bien est une hallucination mutuelle entre la mère et le fils, une projection des émotions négatives finissant par posséder les lieux. Dans les ambiances, on pense à "Shining" dans le côté isolement avec ce temps qui ne passe pas et la folie grimpante comme un lierre (le film est majoritairement en huis-clos) et un peu à "ça" pour les peurs enfantines et le monstre guettant dans les pénombres. D'ailleurs, on jurerait que le film pourrait être l'adaptation d'un livre que Stephen King aurait pu écrire dans une certaine période.