L'équipe du film maîtrise les codes de l'horreur/fantastique sans trop en abuser ni s'y cantonner, et cette puissance s'allie à l'esthétique pour engendrer un résultat médusant. Mais, attention : si vous aimez le gore ou les films qui font sursauter tous les 3 plans, passez votre chemin, le Babadook n'est pas de cet acabit.
Si l'intrigue n'a en soi rien d'époustouflante, la réalisation est très habile, sans toutefois faire preuve d'une inventivité prolifique. La photographie est le point fort du film, l'évolution psychologique/fantastique vibre jusque dans la lumière, et dans les détails des objets et des maquillages, qui créent une progression saisissante, pénétrante. Les couleurs et les textures ont été pensées de façon habile, les ambiances du film imprègnent l'oeil. La recherche visible sur le jeu symétrie / asymétrie vient compléter ce travail visuel.
Au vu des commentaires des spectateurs dans ma salle et sur internet, il est net que beaucoup prennent tout bien trop au premier degré, attendent d'un film qu'il donne une seule explication et une seule version des faits. Ils ne comprennent pas la dimension symbolique et psychologique qu'a le fantastique ou l'épouvante, ils n'ont donc pas pu comprendre le film, et sûrement pas la fin, c'est ballot. (Pour tous ceux qui seraient dans ce cas, on peut recommander Lovecraft, K. Kurosawa, les dictionnaires, Freud, ou n'importe quel badaud avec un minimum de capacité d'analyse).
Dommage, car dans ce film, l'intérêt psychologique tient la toute première place et la réflexion m'a parue très juste (sauf certaines choses concernant Sam, ce qui n'est pas rien, mais ça ne vaut pas la peine de détailler..). Du même coup, les comportements des personnages sont marquants. Je regrette quand même que le tout début du film soit absolument ''cliché'', et que la situation des personnages soit à la base aussi banale (ce qui rend peut-être le film plus universel mais moins original...) ; et, tant qu'à faire, je regrette aussi que le chien meurt, c'est un classique de l'horreur qui m'horripile.

Nomei-Pando
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le 12 déc. 2016

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Nomei-Pando

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