Quelques années après les évènements de Zeta, Char est de retour, il a rassemblé Néo Zeon et va faire tomber un astéroïde sur la Terre pour créer un hiver nucléaire et génocider les terriens. Armuro Ray, Bright Noa et les soldats de la Fédération doivent faire de leur mieux pour sauver leur planète.
Au vu de la réputation de ce film, je m'attendais à être sur le cul devant la magnifique conclusion du charismatique duo Armuro / Char... ma déception aurait difficilement être plus grande. Le problème commence dès le pitch, qui sort de nulle part pour des raisons économiques (un autre film expliquant le trou entre Zeta et celui-ci était prévu, il n'a pas été fait faute de budget) et nous offre donc un Char génocidaire et un Armuro pilote de mécha pour la Fédération sans justification, mais soit, après tout Char change d'identité à chaque nouvelle œuvre de l'UC et Armuro était techniquement encore un soldat donc pourquoi pas. Malheureusement, à nos trois revenants, le film n'ajoute que des têtes à claques : Hataway semble s'être trompé de film (il aurait été à sa place dans ZZ), Quess est en scénarium et le garde du corps de Char, newtype artificiel dont j'ai oublié le nom, n'est qu'un pilote random n'arrivant pas au petit doigt de pied de Four.
Maintenant que nous avons notre cast, que vont-ils faire ? Être les pantins de politiciens avides et détestables ? Oui ! Et le spectateur naïf ne pourra qu'être surpris par le fait que, certes, Neo Zeon sont des fascistes génocidaires, mais les gentils de la Fédération sont tout aussi dégueulasse, un twist jamais vu sauf dans toutes les autres œuvres de l'UC. Oups, mais cela ne pourrait qu'être un "oups" si c'était profondément développé ou, au moins, un peu intéressant, mais cela se limite à des politiciens corrompus qui vendent la Terre pour des lingots d'or : là aussi, on manque cruellement de temps.
Bon, on a pas la politique, on a au moins les "real robot" caractéristiques de la licence non ? Et bien... pas vraiment. Si le film semble se prendre pour une publicité pour jouets avec le bien nommé Hobby Hizack aux couleurs si flashys qu'on croirait voit une figurine en plastique, et si les nouvelles versions du Qubeley ressemblent plus à des prototypes qu'a des évolutions, cette nouvelle entrée dans l'UC nous offre quand même quelques designs qui ont survécu aux décennies : le Sazabi, l'Alpha Azieru et surtout le Nu Gundam. Designs intéressants donc, mais il manque une moitié du genre qu'a popularisé la licence : ces méchas sont magiques.
C'est là ma principale critique de ce film et ce qui m'a totalement fait décrocher. Si, dans MSG, les newtypes étaient simplement doués pour piloter, dotés de réflexes inhumains et capables de sentir la présence d'un autre newtype, dès Zeta ils se sont retrouvés dotés de pouvoirs magiques allant jusqu'au mind break Yu-Gi-Oh-esque et malheureusement Char's Counterattack décide de pousser le bouchon encore plus loin en ajoutant le tétromino magique. Qu'a-t-il de spécial ? Est-il fait d'un métal unique ? A-t-il une structure quantique particulière ? Personne ne le sait, mais l'on sait une chose : il résonne et cette résonance a le pouvoir de transformer un oldtype en newtype et de complétement casser les lois de la physique : la fin du film nous offre un florilège d'absurdités, allant de la communication sans-fil à la manipulation des esprits en passant par la possibilité de propulser un astéroïde en orbite. Ce qui soulève deux questions : premièrement, si le tétromino magique est si puissant, pourquoi n'a-t-il pas été donné à Armuro immédiatement et deuxièmement, parmi tous ses pouvoirs, le tétromino peut-il faire un bon café ?
Cet object, et l'aspect magique de la deuxième moitié du film, casse pour moi tout intérêt que l'on puisse y trouver. À partir du moment où une œuvre ajoute un super-pouvoir capable de résoudre toute situation par la pensée, il ne peut plus y avoir aucune tension : si les gentils perdent, c'est parce qu'ils n'ont pas voulu gagner, or ils veulent gagner, donc ils vont gagner.
L'on se retrouve donc avec une situation où notre légendaire duo va peut-être trouver la mort de manière héroïque (oh no), offrant à Char l'occasion de révéler qu'en fait il est un méchant de dessin animé pour enfant des années 80 et qu'il aurait pu gagner depuis le début, mais il préfère une bonne défaite à une mauvaise victoire (*sigh*) et il suffit d'attendre le (très prévisible) deus ex machina final pour conclure que finalement, l'UC aurait dû se finir avec la One Year War : Char a eu sa revanche sur les Zabi et est présumé mort, Armuro a sauvé la majorité de ses amis, le monde est en paix, les newtypes ne sont pas des pharaons de l'ancienne Egypte ou capable de détourner des lasers par la pensée, juste des gens avec des réflexes incroyables, et tout est bien qui finit bien.
On pourra arguer que si l'on reprend des dialogues de Zeta on peut tirer des conclusions sur ce qui se passe dans le film et ainsi trouver un grand intérêt là-dedans, mais être un addon tolérable n'en ferait pas un bon film pour autant.
3/10, pour les designs de méchas et la chanson finale.