J'ai voulu regarder Mogambo parce que j'avais ouï dire qu'il y figurait des hippopotames. Et si cela ne vous décide pas à regarder un film, je ne sais pas ce qu'il vous faut.
Bon, un léger coup d'oeil au résumé me vend un triangle amoureux entre Clark Gable, Ava Gardner et Grace Kelly... Y'a de quoi être intriguée.
Le film débute et très vite j'ai l'impression que plutôt que des passions torrides j'assisterai surtout à un vaudeville amoureux sympathique, rigolo même... mais rien qui fasse sauter une braguette.
Effectivement ce bon vieux Clark n'a plus vraiment un physique à jouer les Don Juan de la savane, plutôt un vieux lion grisonnant face à la glacée et glaçante Grace Kelly. Oui, elle est très très belle mais dans ce film à peu près aussi sensuelle que son costume beigeasse.
Et en cela elle n'est pas aidée par LE point fort du film : Ava Gardner.
Ava Gardner qui la bouffe littéralement, qui prend toute la place d'ailleurs et dégage une fraîcheur, une sensualité et une présence peu commune. Car presque vingt-quatre heures après avoir vu ce film on se rend compte que les principales images qui nous en restent sont celles où elle déambule épaules dénudées et poitrine aguicheuse.
Ou bien celles ou elle chante, ou fume sous la pluie.
Ou encore mes préférées : lorsqu'elle s'amuse avec les animaux.
C'est bien elle qui tire son épingle du jeu de dupes que se livre nos amoureux peu transis.
Après John Ford livre un film qui bien que tiède se suit sans ennui car bien inspiré par l'Afrique, on a droit à de beaux paysages, de beaux animaux, de belles images de docus animaliers glissées par-ci par-là à la ni vu ni connu j't'embrouille... C'est du boulot maîtrisé, un film pas mal mais loin d'être indispensable.
Je sens bien que vous n'y tenez plus, trépignant d'impatience alors... Quid des hippopotames !?
Ben deux fois trois secondes... C'est peu.
Mais suffisant pour inonder la pellicule de leur grasse aquatique renvoyant dans leurs pénates toutes les Ava et les Grace du monde.