Dans le Berlin de la fin des années 1970, comment une jeune fille de 13 ans, Christiane, va plonger dans la drogue avec ses amis.

Adapté d'un livre que j'ai lu il y a très longtemps, mais qui m'avait marqué, le scénariste a su faire les bons choix pour l'adaptation, en particulier celui de choisir le milieu de l'histoire. A savoir le moment où Christiane vit avec sa mère et son beau-père qu'elle n'aime pas, avec un père qu'elle ne voit plus mais dont elle garde un souvenir traumatisé, ce qui va la pousser à aller dans ses démons intérieurs. Le film est porté par l’interprétation formidable de Natja Brunckhorst, qui devait avoir l'âge du rôle, et qui éprouve, tout comme nous, ses tourments intérieurs lorsqu'elle va prendre de la drogue, au départ pour suivre son petit ami afin de ne pas le perdre, puis elle va se rendre compte qu'elle ne peut plus décrocher, car elle a des phases de manque, son état physique se dégrade peu à peu, et elle va aller jusqu'à se prostituer (sans coucher) pour se payer ses doses.

On voit que le film, qui fut l'un des premiers à parler de manière frontale de la drogue, est très bien documenté sur les conséquences, on la voit se tordre de douleur car elle est en manque, sa jambe se raidit, jusqu'à une scène de vomissements très impressionnante, et le malaise qu'elle fait dans sa salle de bains, où elle utilise ses dernières forces afin d'ouvrir la porte à sa mère, qui va la laisser aux portes du coma.

Malgré le manque de moyens, où la production a fait l'effort de débaucher David Bowie en personne pour une chanson qui a son importance, on sent que le film veut être réaliste par rapport à l'enfer qu'endurent les jeunes qui plongent dans cette merde, avec parfois quelques effets de style un peu maladroits, comme la présence de ralentis, mais qui reste sans fard.

Immense succès en Allemagne et dans le reste du monde, le film est un peu dans la mouvance de ce cinéma, de Fassbinder à Wenders en passant par Petersen, dans les 1970 et 80, qui se faisait (re)connaitre de plus en plus. Je regrette juste la fin, qui est une sorte d'ellipse où la jeune fille va décider de se sevrer, mais le film aurait plus de 3 heures, mais en l'état, c'est une réussite.

Boubakar
6
Écrit par

Créée

le 5 sept. 2022

Critique lue 115 fois

6 j'aime

4 commentaires

Boubakar

Écrit par

Critique lue 115 fois

6
4

D'autres avis sur Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée...

Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée...
AlekSan
6

Critique de Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée... par AlekSan

J'ai lu, ou plutôt dévoré, le livre il y a un petit moment maintenant et je l'ai vraiment apprécié ! Sachant qu'un film existait je voulais le voir avant tout par curiosité. C'est maintenant chose...

le 20 janv. 2013

13 j'aime

Du même critique

Massacre à la tronçonneuse
Boubakar
3

On tronçonne tout...

(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...

le 18 févr. 2022

44 j'aime

Total recall
Boubakar
7

Arnold Strong.

Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...

le 11 nov. 2012

44 j'aime

3

Dragon Ball Z : Battle of Gods
Boubakar
3

God save Goku.

Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...

le 15 sept. 2013

42 j'aime

9