Il est bien difficile de réagir devant une pandémie, nous l'avons vu au niveau international face au COVID19. Des erreurs ont été commises comme dans toute situation d'urgence, mais on peut voir que la politique et la culture administrative peuvent freiner des avancées.
C'est le débat qui se situe au centre de ce reportage. Pourquoi l'Institut Pasteur de Lille n'a pas eu l'aval plus rapide de l'Etat pour faire valider la molécule qui montrait de véritables possibilités pour enrayer la pandémie de COVID19 ? Pourquoi c'est un privé qui vient secourir financièrement les chercheurs français alors que les pouvoirs publics avaient la possibilité de le faire ?
Toutes ces questions sont énervantes le long de ce reportage. Cependant, la situation n'était pas facile, et les prises de risques impliquaient une responsabilité que nos dirigeants n'ont peut-être pas voulu endosser. Vous savez, diriger sans être responsable est un peu à la mode...
Mais sans tomber dans le populisme, ni la moralisation, ce reportage soulève ces questions, en montrant des chercheurs limités dans leurs avancées, à cause de procédures administratives. Or, nous étions dans l'urgence, et les réponses aux chercheurs auraient pu être plus courageuses. Au moins à la hauteur de l'investissement de ces derniers lors du confinement, à faire des heures sans les compter.
Nous voyons combien la culture peut venir impacter le résultat, l'avancée et la relation à la recherche scientifique. La France est lourde à ce niveau-là. Il n'y a pas de 49.3 pour faire passer des recherches prometteuses devant des procédures. Le fait, pourtant, est qu'on connait la molécule ciblée par les chercheurs, et qu'elle est déjà utilisée sur adultes et enfants.
Alors on peut penser au bout d'un moment que des barrières ont été mises, dans l'arrière plan, pour empêcher nos chercheurs d'accéder à la réussite, pour favoriser des labos américains par exemple. On peut penser que les politiques français sont à la botte de financeurs de l'ombre, et qu'ils n'ont pas trop intérêt à défendre notre force de recherche. On peut penser, oui... Mais ce n'est pas bien fondé. Toutefois pendant ce temps-là, des milliards de bénéfices ont été engrangés par les labos tels que Pfizer, alors que nous avions une solution intéressante à Lille.
Ce genre de manœuvre peut avoir pour conséquence de faire fuir nos chercheurs, nos cerveaux français ailleurs. La reconnaissance, qu'elle soit financière, administrative ou scientifique, est un levier tellement important. Mais nous voyons bien à travers ce reportage, que la culture française manque de niaque, à commencer chez nos dirigeants.