OK y a de l'idée. OK il y a une certaine maitrise. OK Dolan n'est pas un manche et sait ce qu'il fait mais il le sait peut être trop. Il faut qu'il arrête de se regarder filmer et surtout il faut qu'il apprenne à doser parce qu'il est souvent dans l'outrance et la démonstration.
- Outrance esthétique, de ralentis et d'effets clipesques.
- Outrance de musique (de mauvais goût et/ou très grand public de préférence : Céline Dion, Dido, Oasis, Lana del Rey, Andrea Bocelli) et d'effets sonores (musique forte, musique assourdie, musique forte, musique assourdie, etc.)
- Outrance de cris, de pleurs et de déchirements
- Outrance de vulgarité, de kitsch et de beauf (faut voir les "cadeaux de Steve à sa mère, les fringues, les coiffures, les maquillages mais je le répète c'est surtout l'outrance qui me dérange).
Et puis tout cela se prend beaucoup trop au sérieux malgré quelques expressions québécoises plutôt sympathiques. C'est un film qui, à mon sens, manque de sincérité dans l'ensemble. C'est un film de crâneur, de frimeur, qui fait trop "regardez ce que je sais faire, regardez mon astuce du format 1:1, regardez comme mes personnages sont entiers, regardez combien tout ça est dramatique, etc." C'est dommage car lorsqu'il est plus dans la retenue et la simplicité, principalement grâce à Suzanne Clément et à son personnage de Kyla (le personnage même impose la retenue), il y a quelques jolis moments d'émotions.
P.S.
La fin m'a bien saoulée entre le rêve de Die (bien clipesque off course) de la vie idéalisée de Steve, qui ne sert que de contrepoint assez lourdingue au dénouement et, justement, le dénouement obligé, encore une fois dans l'outrance notamment la scène du parking, qui aurait eu plus d'impact sans le panneau d'ouverture.