Une mère courage qu'on admire
La mère (Anne Dorval) et son fils (Antoine-Olivier Pilon) sont deux personnages hauts en couleurs, qui vivent leurs vies avec intensité. Plein d’énergie, ils parlent fort, communiquent avec franchise, quitte parfois à choquer. Ils sont bourrés d'énergie, ce sont deux volcans en éruption.
Ils vont sympathiser avec leur voisine (Suzanne Clément), qui elle est plutôt dans le genre volcan d'Auvergne, c'est à dire introvertie, et plutôt solitaire : même au sein de sa propre famille, elle semble effacée, non indispensable.
L'une a besoin d'un coup de main pour gérer son fils, l'autre y trouve l'occasion de se sentir utile, de reprendre confiance en elle et de se sociabiliser. C'est ainsi qu'ils vont sympathiser..
Ces trois personnages vont donc faire connaissance, se lier, vivre des moments d'euphorie (comme lors d'une soirée 'Celine Dion') et des moments plus difficiles lorsqu'il va falloir gérer les réactions imprévisibles du jeune, et faire face aux conséquences de ses actes.
Oui. Vous avez bien lu. Céline Dion est dans la bande-son en effet. Il fallait le préciser car curieusement aucune mention d'avertissement à ce sujet ne figure sur les affiches (et pourtant nombreux sont les phobiques de Céline Dion).
C'est sans doute un moyen pour Xavier Dolan de revendiquer son patriotisme. Ajoutons à cela les expressions locales et le fort accent, nous n'avons plus aucune doute sur la Quebecoiserie de l'oeuvre (heureusement d'ailleurs qu'il y a les sous-titres).
Pour revenir au sujet du film, c'est une histoire humaine, une histoire d'amour mère-fils, de solidarité, où l'héroïne est incontestablement cette mère courage, qui fait tout ce qu'elle peut pour s'en sortir.
On ne peut que l'admirer, même si on se doute que son tempérament de fonceuse un peu vulgaire puisse être en partie à l'origine des problèmes psychologiques de son fils.
J'ai bien aimé le scénario, assez simple et réaliste, avec un montage qui laisse une part de suspense.
Réaliste oui, sauf pour l'hôpital psychiatrique, où l'usage de la camisole est à priori révolu tout de même.
Le scénario est simple et efficace.
Le format d'image vertical est un peu surprenant au début, mais on s'y fait.
La plupart du temps, la magie opère (comme dans cette scène située dans le futur qui fait penser au final mythique de Six Feet Under), mais la bande son est parfois un peu lourde avec des vieux "tubes" radiophoniques un peu ringard comme White Flag de Dido, Blue de Eiffel 65, ou Wonderwall de Oasis.. Il faut aimer..
En tout cas, Xavier Dolan est un réalisateur à suivre.
Il a seulement 25 ans, et ce film (son cinquième) est bluffant de maturité.