L'affiche de Mon cousin, de même que sa bande-annonce, laissaient à penser que le dynamitero Jan Kounen avait rangé son artillerie lourde pour se conformer aux canons de la comédie classique bien française. Ce n'est pas faux avec son scénario à la fois attendu, peu crédible et un peu foutraque mais pas en intégralité, le film ménageant quelques scènes dingues et virtuoses (les oies sauvages). Ce ne sera sans doute pas suffisant pour les amateurs habituels de son cinéma transgressif mais au-delà de sa morale consensuelle (le grand patron qui a oublié son âme d'enfant et qui la retrouvera peut-être avec son cousin frappé), le film se voit sans ennui et avec quelques sourires à la clé. Que dire de Vincent Lindon si ce n'est qu'il est aussi impeccable en chef d'entreprise qu'il l'a été en ouvrier et que sa confrontation avec François Damiens, inimitable et jamais dans l'excès, véritable pop-corn prêt à exploser, provoque bien quelques étincelles. C'est la grande tradition du Buddy Movie, version française, qui renait un peu de ses cendres, comme au bon vieux temps des comédies de Francis Veber. C'est un peu surprenant de voir accoler ce dernier nom à celui de Jan Kounen mais, après tout, il n'y a pas de honte à cela, sauf à considérer que l'auteur de Doberman s'est un peu trop assagi et a perdu de son mordant en vieillissant. Rien n'est moins sûr et il n'est pas dit que son prochain long-métrage ne sera pas à nouveau incisif et anti-conformiste.