Comme beaucoup, j'attendais quelque chose d'assez croustillant, avec Jan Kounen derrière la caméra, Lindon et Damiens devant et j'ai été assez déçu.
Le scénario est complètement surréaliste, délirant, on pense bien sur à « La chèvre » où Pierre Richard porte la poisse à Gérard Depardieu.
« Mon cousin » n’est pas original : la signature du contrat, c’est juste un prétexte pour faire se rencontrer encore une fois un industriel et son cousin « fou », libéré pour l’occasion d’un hôpital psychiatrique. Les traits dès le début sont particulièrement exagérés, le cousin étant excessif.
Si François Damiens, quasi sans accent belge, tient la note dans les scènes où son personnage est délirant : son affection pour les plantes et sa peur de l’avion excessive, il est plus bancal lorsque son personnage est plus sérieux, parfois moralisateur. Alors que Vincent Lindon tient la note juste tout le temps, même à la fin où les dialogues sont cul cul la praline, il tient le coup.
Son personnage, perfectionniste, à la vie réglée au millimètre, ne parlant quasiment plus à son épouse et à sa fille adolescente (qui ne sert à rien) et a fait de son assistante, sa larbine, s’adoucit et
s’humanise soudainement à la fin
. Il faut savoir aussi que Lindon a participé à l’écriture du scénario et des dialogues, pas que pour son personnage d’accord, mais c’est probablement lui qui a écrit son rôle, donc il est à l’opposé de ses rôles humains dans des drames (dont le paroxysme est sans doute « En guerre ») gardant une part de naturel, mais jamais gonflant.
Les seconds rôles sont efficaces mais sont des victimes, j’ai apprécié la courte présence de Bernard Lanneau en pilote d’avion.
Derrière la caméra, Jan Kounen, sans surprise, on a des scènes oniriques (il y a plusieurs séquences de rêve) et surtout filme parfois en plan-séquence, surtout Lindon, au début, il traverse l’étage pour rejoindre son bureau, la caméra le suit sans la moindre coupe, ça sera aussi le cas lorsqu’il rentre chez lui, traverser sa maison et un autre plan-séquence plus risqué où sa femme descend l’escalier : c’est filmé avec une très grande élégance, fluidité comme on dit.
Et plus tard, ose des plans fixes et utilise la caméra à l’épaule lorsque l’avion se met à merder.
Si le film, sauf la fin qui tire sur la corde, se suit plutôt bien, que le scénario est abracadabrantesque (oui je suis arrivé à écrire ce mot sans me planter) est une critique directe de la richesse qui déshumanise mais sans vraiment de subtilité. Le film finit par être manichéen et trop moralisateur :
l’industriel se met à soudainement défendre son cousin après que des gens qui l’estimaient pour des affaires d’argent se soient moqués de lui. Et puis le happy-end qui semble avoir été écrit en cinq minutes est trop beau, trop facile.