Le début des années 90 marque l’entrée de Depardieu dans une quarantaine dont le cinéma lui demande d’assumer l’enbompoint et l’obsolescence. Bizarre de se rappeler de lui comme du voyou aux côtés de Tchernia, des deux Blier ou de DeWaere, quand c’est presque lui qui a à pâlir du rôle de Marie Gillain dont c’est pourtant la première expérience d’actrice.
Ces circonstances donnent lieu à une atmosphère de complicité bien rodée et spontanée entre les deux têtes d’affiche. Peut-être un peu trop, car il y a quelque chose d’un peu malsain à chercher les recoins humoristiques du mensonge, d’une méchanceté capricieuse, et du caractère exagérément soupe au lait de tous les personnages. L’île Maurice, démystifiée ou non, apporte un côté idyllique qui est amené sans délicatesse et qui ne se met à fonctionner que de lui-même. Heureusement, Lauzier avait la recette, maintenant perdue, des plus belles comédies françaises, ces drôleries mêlées de drame qui sont de jolis palindromes du divertissement.
Il pousse le bouchon trop loin, les couches de confusion s’entassant sans grâce, mais c’est aussi dans l’excès que Mon père, ce héros tire toute sa belle candeur romantique, toute sa conviction dans des interactions crédibles et qui fonctionnent, ce qui n’était pas non plus gagné d’avance avec un Gérard de part d’ours qui a pour « griffe » de rejeter la sensibilité en bloc. C’est vraiment bien vu de tirer de lui l’image d’un bon père en jouant sur les ficelles de la comédie. C’est limite, mais ça marche. On passera en vitesse sur une musique totalement tarte qui est raccord avec l’idée d’un club de vacances, lequel est le décor bien utilisé pour des couples d’acteurs pas très catholiques ni trop télephonés.
Quantième Art