Au début, il y a Tony. Blessée au genou, elle se retrouve dans un centre de rééducation, où elle va revenir sur la relation amoureuse destructrice qui l’a conduit à son accident. L’histoire alterne alors entre le présent, dans le centre où elle se reconstruit, et le passé, en remontant dans son histoire d’amour avec Giorgio. Jusque là, rien de bien original.
Mais si, en effet, le scénario laisse parfois à désirer quand il se perd dans les excès d’une histoire d’amour que Maïwenn a voulu très (trop ?) tumultueuse, les acteurs sont excellents. Giorgio, interprété par Vincent Cassel, est drôle, fou, effrayant parfois. Un rôle de pervers narcissique pas si facile à incarner, et pourtant réussi. Quant à Tony, interprétée par Emmanuel Bercot, elle est intense, hystérique, mais pas larmoyante.
Même si le film a été présenté comme une histoire d’amour, le tableau dépeint est surtout celui de la vie avec un pervers narcissique manipulateur, pour une femme mais aussi pour sa famille et son entourage. On voit se tisser à l’écran une relation de dépendance non-réciproque, un climat de violence psychologique prenant.
Le gros point faible du film, celui qui dessert réellement l’histoire, c’est la rencontre et l’amitié entre Tony et des jeunes dans le centre de rééducation, qui n’a rien à voir avec le film, et semble avoir été mis là un peu par hasard et peut-être pour avoir l’air jeune et cool. Parmi ces jeunes, le youtuber Norman Thavaud, qui lui non plus n’a vraiment pas l’air de comprendre ce qu’il fait là. A part ça, malgré les critiques dont il a fait l'objet, « Mon roi » vaut clairement le déplacement.
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