Difficile de donner un avis objectif sur ce film tant le ressenti éprouvé face à ce couple dépend de soi et de son vécu, de sa capacité à comprendre le personnage de Tony ou pas.
Au cours d'une virée en boîte, la jeune avocate retrouve Georgio, un homme rencontré plusieurs années auparavant. Charmeur, ce dernier ne la reconnait d'abord pas mais insiste finalement pour l’emmener prendre un petit déjeuner chez lui pour prolonger la soirée.
Éblouie, séduite par les manières et l'aplomb de Georgio, elle se laisse entraîner dans une relation de dépendance.
Comment faire face au manque de considération, à l'égoïsme de l'être qu'on aime mais qui ne sait pas aimer.
On lui trouve des excuses, on se cache derrière les bons moments, les trop rares attentions qui vont droit au cœur...
Et on se perd, on se sacrifie par trop d'empathie sans arriver à penser à soi. Comme l'autre non plus, ne pense pas à nous, on s'oublie et on disparaît jusqu'à nier ses propres besoins.
Il est normal que Mon Roi ne plaise pas à tout le monde.
Loin des clichés, Marie-Antoinette est avocate, une femme intelligente, Maïwenn ne cède pas à la facilité de montrer des personnages manichéens. Vincent Cassel n'est pas un bourreau, il est juste inconscient de certaines choses. Aucun pathos, la réalisatrice ne le charge pas. Tour à tour séducteur qui ose tout, amoureux sincère et homme immature dépassé, Cassel offre une partition sans fausse note. Face à lui, la personnalité discrète d'Emmanuelle Bercot pose d'emblée le cadre d'une relation amoureuse déséquilibrée. Il est dans la folie du moment, elle vit dans l'attachement durable. Il en prend soin quand il est avec elle, elle pense à lui avec toutes les fibres de son âme, jour et nuit. Le spectateur, à travers le regard objectif et distancier du frère de Marie-Antoinette (Tonie) comprend vite ce déséquilibre et assiste impuissant aux efforts des protagonistes pour le nier. Ils s'aiment et se déchirent, se font mutuellement du mal et épuisent le spectateur pris dans cette ronde infernale et incessante.
Les moments de bonheur qu'ils partagent sont divins et euphorisants. Ils contrastent d'autant plus avec l'indifférence, la distance
qui se créent entre eux. Le désespoir de l'épouse est d'autant plus invasif pour le spectateur. Je parle pour moi mais je suis arrivée à le partager, à le ressentir et à le vivre. Il a su toucher à une part intime de moi avec grande justesse malgré quelques maladresses.
Le point de départ est un banal accident de ski qui immobilise Tonie plusieurs mois. En suivant une rééducation douloureuse, elle se remémore les moments forts de sa relation avec le père de son fils. De leur rencontre à leur divorce, en passant par leurs retrouvailles, les disputes et les joies intenses.
En se battant pour remarcher, elle fait le point sur sa dépendance à cet homme.
J'aurais tendance à penser que ce film est un film de femmes, qui plaira davantage au public féminin. Il s'agit d'une relation vécue et racontée par une femme, selon son point de vue.
Je ne nie absolument pas les faiblesses de ce film, certaines facilités mais cette oeuvre a réussi son pari sur ma sensibilité même si ce ne sera pas le cas pour tous.