Netflix en co-production, Grand Corps Malade à la réalisation, et Jean Rachid comme producteur : tout s’annonçait mal pour le biopic sur le grand Charles Aznavour...


Pourtant, dès les premières minutes, la magie opère.


Car plus que l’histoire de Monsieur Aznavour, le film retrace une histoire de France. Une époque surannée mais où tout était possible. 



Et c’est également la découverte pour nous trentenaires qui n’avons connu qu’un vieil homme, répétant ses classiques, la révélation de la vie, mieux de l’Odysée d’un homme qui voulait faire de son existence un roman.


Qui aurait pu prédire qu’un « petit Français » d’origine arménienne et sans un sou en poche allait devenir une légende de la chanson française.


Bernard Franck a dit un jour à Jean d’Ormesson qu’il ne serait jamais un grand écrivain car il n’avait jamais souffert. Transposons cela pour la chanson.


Revenons-en donc au personnage : nous découvrons un Aznavour, homme à femme, sûr de lui et présomptueux mais à qui la destinée donne à chaque fois raison. Tel Napoléon, il forge et force son destin.


Mais qu’est-ce qui fait de ce film un futur succès populaire ? 
Le ton d'abord. En jouant parfois sur des partitions de comédie. Certaines saillies sont irrésistibles et prêtent bien plus qu’au simple sourire. Chaque scène avec Édith Piaf donne lieu à des exclamations dans la salle. Une interprétation sans soute légèrement exagérée mais qui donne du tonus. De même, si Tahar Rahim donne du sien en essayant de prendre la voix d’Aznavour, on se demande parfois s’il n’est pas en train d’imiter un ancien Président de la République lui-même originaire de l'est de l'Europe. Une comédie vous dis-je !


Sur du grand cinéma, nous ne sommes pas, évidemment. Il ne faut cependant pas discréditer certains plans travelling extraordinaires comme lors du concert à l'Alhambra ou de la scène de la libération de Paris. Des faux plans séquence, certes mais avec des images qui font les grands films. Les histoires d’amour sont bien présentes mais sans exagération et surprise. Là n'était pas le principal.


Enfin, alors qu’on pourrait penser que le film n'est qu’un panégyrique, le producteur étant son gendre, on retrouve dans l’ensemble les excès de Charles qui ne font pas de lui le saint homme qui reste dans nos mémoires.


Bref, mes a priori m'ont joué un tour. L'habit ne fait pas le moine.

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le 13 sept. 2024

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The_Irishman

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