Monsieur Aznavour par Matpalala

Conquis par ce métrage.

Le film m'a emporté dès le clip du début dans lequel tout le monde danse sur une chanson d'aznavour entremêlée d'images d'archives de la pauvreté et de l'exode arménien.

Certes des fois le maquillage et/ou le jeu des acteurs m'ont un peu gêné, (à différents moments une distance entre le métrage et moi s'est fait : je sortais du personnage à l'écran pour voir l'acteur/trice jouer) quelques décors et mouvements de caméra, pourtant beau, m'ont paru un peu "artificiel / la reconstitution visible"...

Mais rien de rien qui ne m'a empêché d'apprécier ce métrage, même à distance j'étais à fond !

J'ai adoré ce côté "best of" des chansons d'aznavour, j'ai adoré ce côté "best of" des moments importants de la vie d'aznavour, j'ai adoré cet académisme narratif via lequel les scénaristes essaient d'embrasser toute la vie d'un artiste de manière chronologique même si pour cela il faut survoler des faits, omettre certains événements... Ça donne vraiment envie de se renseigner par soi même sur le reste !

Et maintenant place aux autres pour faire des films centrés sur un aspect plus précis de la carrière de Aznavour (par exemple un film sur sa recherche de nouveaux talents comme son duo avec Halliday ou un film sur sa période à Montréal ou sa période au sommet ou encore sur la mort de son fils ou bien un film du point de vu de son fils, de sa fille, de sa femme, de Roche ou autre : faites vos jeux)

Parfois l'académisme a du bon.

Pourquoi vouloir révolutionner certains codes à chaque fois? alors que le mieux peut s'avérer être l'ennemi du bien et c'est souvent dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes.

Même si j'ai eu à certains moments des problèmes avec les acteurs, ils sont très bons : le duo Aznavour/roche qui des fois fait artificiel dans le jeu des acteurs fonctionne pourtant à plein régime notamment lors de leur arrestation à l'immigration de New York où ils doivent faire un petit numéro de chant devant le tribunal.

On insiste sur la relation Aznavour/piaf et ça semble très pertinent. Ça semble en effet un moment crucial de sa vie :

-c'est à la fois là où il a le plus appris mais aussi là où il était pris au piège, englué et risquait de ne pas satisfaire ses ambitions de carrière si il n'arrivait pas à s'en émanciper.

Le métrage est intéressant aussi concernant les dommages collatéraux de son ambition, de son caractère "marie couche toi là" que subissent, entre autres, sa première femme et son deuxième enfant, ce dernier a tout la ressource financière de son père mais n'a pas l'essentiel : la présence et l'amour quotidien d'un père.

Certes son caractère constamment insatisfait et "bosseur intarissable", insatiable a payé pour sa carrière, pour ses ambitions personnelles mais a aussi été subit par d'autres.

Son égo et égoïsme l'a poussé à faire constamment des "coups de poker", à prendre des risques inconsidérés comme miser tout son argent sur une tournée, comme s'acharner à modifier sa tessiture de voix, comme écrire une chanson par jour, comme travailler 16-17h par jour....

Après au moins il n'avait l'air de cacher à personne ses ambitions ni son caractère jusqu'au boutiste.

Il y a aussi dans le métrage quelques fulgurances notamment la manière d'amener le passage du métrage en rap et ce qui s'en suit (tout à fait logique car la chanson de dr dre utilise le sample de la chanson d'ADN et sa permet de faire rapidement voir le côté bling bling d'aznavour au sommet)

Bref je me suis régalé, à voir absolument.

8,5/10